À la veille de l'Al Aïd, l'activité dans les gares routières bat son plein. A l'aller comme au retour, le problème du transport routier se pose avec acuité. L'occasion de l'Al Aïd représente généralement une opportunité pour les transporteurs routiers pour gonfler leur recette, mais en parallèle, la circonstance place les voyageurs entre le marteau des prix exorbitants et les manœuvres de certains courtiers et transporteurs. Les grandes sociétés structurées ont déjà affiché guichets fermés pour les réservations des voyages quotidiens réguliers à destination de certaines régions et ouvert des réservations pour des liaisons supplémentaires moyennant une majoration par rapport au tarif initial. Les voyageurs, circonstance oblige, ne se soucient pas des prix pratiqués pourvu qu'ils trouvent un moyen de transport pour rejoindre le climat familial et vivre l'ambiance de l'Al-Aïd avec les leurs. Pour éviter les pratiques des faux billets pour des cars virtuels, les responsables de certaines gares routières, notamment à Rabat, ont installé des affiches à l'intérieur demandant aux voyageurs de ne prendre de billets qu'auprès des guichets. Mais, les courtiers continuent de guetter les gens aux abords de la gare. Ces courtiers travaillent pour le compte des certains transporteurs sans scrupules qui exploitent la situation à leur profit, en donnant des consignes à leurs chauffeurs pour les surcharges et la vitesse pour pouvoir effectuer plusieurs voyages, aller et retour. Ils font une très belle description du voyage. « Un car de première classe, le départ dans quelques instants, le service, le confort, etc », avancent-ils. Et dès qu'on colle le billet au voyageur, le ton change et une autre étape commence. Celle du calvaire. Pas d'autocar, le billet à la main et la rage au cœur. L'attente peut durer des heures et des heures. Les problèmes ne se limitent pas aux parages de la gare, ils accompagnent le voyageur, tout au long de son trajet. Ainsi, l'excès de vitesse, les arrêts perpétuels dans des endroits non autorisés, le nombre de places non respecté et l'état mécanique de certains autocars complètent le reste. Du côté des grands taxis, les clients ne sont pas en meilleure posture. Les transporteurs exigent carrément le double du prix pratiqué, faisant fi des règles en vigueur. Et dans plusieurs cas, ils effectuent le trajet au plus vite au détriment de la vie et de la sécurité des passagers. L'activité des transporteurs clandestins, notamment entre villages et douars, bat également son plein, à l'occasion. Parfois les voyageurs n'ont pas le choix. Le but est d'arriver chez les siens et de partager avec eux la joie de la fête. Joie que ces pratiques risquent de gâcher.