Selon le quotidien français Le Monde, dans un plan de sortie de crise à Gaza, le royaume d'Arabie Saoudite propose l'exfiltration des principaux dirigeants du HAMAS vers Alger. Une proposition qui a très peu de chances d'aboutir si l'on tient compte de l'état des relations entre l'Algérie et le mouvement palestinien HAMAS depuis quelques temps Dans un document confidentiel transmis au Quai d'Orsay Ryad propose le déploiement d'une force de maintien de la paix arabe dans Gaza et l'évacuation des cadres du HAMAS vers la capitale algérienne. C'est l'esquisse d'un plan qui s'inscrit dans les multiples démarches saoudiennes pour mettre fin aux hostilités entre l'armée Israélienne et les brigades d'El-Kassam du mouvement HAMAS. Présidente du comité arabo-islamique issu du sommet de Ryad qui s'est tenu à Ryad le 11 novembre dernier, l'Arabie Saoudite multiplie les actions sur la scène internationale pour résoudre la difficile équation israélo-palestinienne. C'est dans ce sens qu'elle a élaboré un plan en deux points principaux cités plus haut. Si le déploiement d'une force arabe de maintien de la paix ne pose, apparemment, pas de problème, il n'en est pas de même pour ce qui concerne l'exfiltration des dirigeants du HAMAS vers Alger. Une idée qui rappelle l'évacuation du Liban vers l'Algérie d'un grand nombre de combattants palestiniens en 1982. La donne algérienne a totalement changé et l'Algérie de 2023 n'est plus celle des années 80'. Il est à souligner que la proposition saoudienne repose sur les bonnes relations qu'entretient l'Algérie avec l'Iran et le Qatar, les deux grands soutiens du HAMAS. Mais, l'Algérie n'est plus en odeur de sainteté chez la formation islamiste palestinienne. Pour preuve, depuis le déclenchement des hostilités le 7 octobre, pas un seul communiqué des autorités algériennes n'a fait mention du rôle de résistance joué par HAMAS. Pas la moindre communication avec ses dirigeants. Même l'ancien président du Mouvement pour la Société de la Paix (MPS) Abderrazak Makri qui devait faire escale à Doha pour rencontrer Smaïl Henia, le leader du HAMAS, avant de poursuivre son voyage vers Kuala Lumpur a été interdit de quitter le territoire algérien. Les relations entre Alger et le HAMAS ont pris un premier coup de froid au mois d'octobre lorsque les Algériens n'ont pas accédé à la demande de Smaïl Henia à savoir lui adresser une invitation de participation au sommet arabe d'Alger. De là, une rupture s'est opérée entre les deux parties. Le soutien de l'Algérie à la cause palestinienne durant la crise de Gaza est des plus dérisoire. Il se limite à un avion-cargo d'aides humanitaires envoyé une quinzaine de jours après le déclenchement de l'offensive israélienne contre Gaza. Aucune action diplomatique de la part du régime algérien en vue de soutenir le HAMAS auprès des Etats influents. Aucun message de soutien aux dirigeants de Hamas. Même la population algérienne a été interdite de sortir manifester son soutien à la cause palestinienne. C'est ce qui a fait dire à un observateur politique « par son silence complice et son inertie, l'Algérie s'est avérée un soutien sans pareil pour Israël ». Il est à souligner que la proposition saoudienne s'est faite sans concertation avec Alger. Cela est dû à la fraîcheur des relations entre els deux pays. Ce qui constitue une erreur grave de la part de Ryad qui implique une partie dans son plan sans l'avoir consulté au préalable. Tout comme HAMAS n'a pas été consultée. Cela n'augure nullement d'un aboutissement d'un plan si ambitieux.