La déception du peuple marocain après la défaite de son équipe nationale devant l'équipe camerounaise est très grande. C'est tout à fait compréhensible car notre équipe nationale ne participera ni à la Coupe du Monde en Afrique du Sud ni à la Coupe d'Afrique. Cette élimination était prévisible compte tenu des résultats obtenus au départ avec la défaite devant le Gabon alors que l'équipe nationale jouait devant son public. Maintenant, il faut tirer des leçons et surtout oublier le passé pour construire l'avenir et passer à l'action pour réformer notre système footballistique dans son ensemble. Il faut déterminer les responsabilités avec courage et objectivité, sans complaisance et sans observer ce silence coupable qui décourage toutes les bonnes volontés et contribue à leur démobilisation et à leur désaffection à l'égard de la chose sportive. Plusieurs facteurs ont contribué à cette situation regrettable dans laquelle se trouve le football marocain : - la mentalité des joueurs, l'absence de motivation et leur indiscipline ; - la désignation de quatre entraîneurs à la fois après le départ de Roger Lemerre ; - l'obstination de certains responsables qui refusent de voir les réalités en face et font de leur mieux pour contrecarrer tout ce qui peut contribuer à la mise à niveau du football marocain ; - le niveau de la compétition à tous les niveaux de notre football et la situation des clubs nationaux ; - l'absence de centres de formation et de motivation des meilleurs joueurs qui préfèrent jouer dans des clubs européens ou ceux du Golfe au lieu de rester au Maroc. Tous ces facteurs et d'autres évidemment ont contribué, d'une façon ou d'une autre, à la dégradation de la situation au sein d'une équipe nationale qui manque d'homogénéité et surtout d'un commandant de bord capable de lui insuffler cette âme qui pousse les joueurs à mouiller le maillot et à jouer dans un esprit collectif pour l'honneur de tout un peuple. Certes, on peut connaître des défaites – c'est la loi du football - mais on doit d'abord faire preuve de combativité, de discipline et de bonne conduite. Des erreurs monumentales ont été commises car comment peut-on désigner quatre entraîneurs à la fois pour gérer une situation de crise et dont aucun d'eux n'a voulu dès le départ assumer la responsabilité des résultats futurs ? On peut avancer qu'une équipe faite uniquement de joueurs professionnels ne peut récolter que de tels résultats, mais c'est tout à fait faux. La preuve c'est cette équipe camerounaise qui, après un mauvais départ, a su rattraper le temps perdu sous la houlette d'un entraîneur compétent qui a exigé tout d'abord la discipline et qu'il a eu carte blanche. Le résultat, on le voit : le Cameroun jouera le Mondial en Afrique du Sud. Que chacun donc assume ses responsabilités et que ceux qui ont fait preuve d'incompétence soient éloignés des sphères de décision. Il faut adopter une stratégie globale qui comporte des plans de réforme à court, à moyen et à long terme. Comme on l'a fait pour le tourisme, pour l'agriculture et l'énergie, il faut un plan de redressement du football national et du sport en général accentué sur la formation à la base et désigner un entraîneur qui a fait ses preuves et compétent à la tête de l'équipe nationale, avec un cahier de charges qu'il doit respecter et non seulement un contrat qu'on peut résilier à tout moment. Le sport, en général, et le football, en particulier, constitue une cause nationale. Alors, œuvrons donc avec tout le sérieux nécessaire et l'esprit de responsabilité pour ne pas trahir et décevoir notre peuple.