Face à la faiblesse du commerce intra-africain, le Maroc parie sur le commerce maritime à travers la façade atlantique afin de renforcer les échanges avec l'Afrique subsaharienne. Une idée saluée par des voix au sein des milieux d'affaires sénégalais, dont celle de Cheikh Amadou Tidiane Mbaye, coordonnateur des zones économiques de l'Agence sénégalaise dédiée à la promotion des investissements et à la facilitation des projets d'infrastructures (APIX) qui livre sa lecture. Détails. Désormais, le Sahara va être le nouvel ancrage géopolitique et géoéconomique du Royaume à travers sa façade atlantique que le Maroc veut transformer en plateforme essentielle pour renforcer le commerce maritime avec le voisinage africain. Le Discours royal de la Marche Verte a fait part de la volonté du notre pays de mettre en place une flotte marchande de premier plan et n'a pas manqué de proposer une initiative africaine de grande envergure afin d'y parvenir. Une initiative saluée par les milieux d'affaires africains, dont plusieurs sont optimistes quant à la réussite de cette démarche dont le but ultime est de raffermir le commerce intra-africain qui demeure faible, malgré les efforts consentis ces dernières années. "Passer par la mer, à mon avis, c'est revenir aux fondamentaux du commerce, le Maroc est bien placé pour proposer une telle initiative vu le développement extraordinaire des infrastructures portuaires qu'a connu le Royaume ces dernières années et qui se poursuit actuellement", explique à ce sujet Cheikh Amadou Tidiane Mbaye. Notre interlocuteur, qui prend part actuellement à la 15ème édition du Forum MEDays à Tanger, pense que les pays africains concernés, dont le Sénégal, ont intérêt à s'engager dans cette initiative et à s'y préparer en renforçant leurs infrastructures portuaires. "Je pense que l'initiative royale est assez louable. Il est important que tous les pays concernés fassent un effort pour qu'ils soient bien dotés et qu'ils soient bien positionnés", explique le patron de l'APIX, soulignant qu'il est impératif d'aller dans ce chemin de développement des infrastructures portuaires parce qu'il s'agit d'un levier majeur pour promouvoir le commerce entre pays africains. L'engagement du Maroc pour le développement de la coopération économique en Afrique n'est pas une nouveauté, aux yeux de M. Mbaye. "Le Maroc a fait des efforts remarquables pour investir en Afrique. Je peux en témoigner en tant que sénégalais, puisqu'on voit comment les banques marocaines ont petit à petit pris la place des banques européennes", précise-t-il, ajoutant que "grâce à cette dynamique, il se développe au cœur des marchés africains une nouvelle expertise financière proprement africaine, en l'occurrence marocaine, qui leur fait concurrence". Le Maroc, rappelons-le, s'est d'ores et déjà investi dans des projets destinés à renforcer sa connectivité maritime sur l'océan Atlantique. C'est le cas du port Dakhla-Atlantique qui est perçu comme une fenêtre commerciale et maritime vers l'Afrique de l'ouest. Le Discours royal de la Marche Verte a mis l'accent sur le littoral du Sahara qui sera mis à niveau dans le cadre du développement d'une nouvelle économie de la mer dans les provinces du sud.