Le Département des études économiques et des prévisions financières du Maroc ( DEPF ) a indiqué que le transport maritime en Afrique s'est développé au point de pouvoir soutenir la transformation et la restructuration de l'économie africaine. Le DEPF a publié les informations dans une publication de septembre intitulée «Transport maritime de marchandises dans la façade atlantique de l'Afrique». La quête d'une intégration régionale et internationale de l'Afrique a amené les pays du continent à mettre en place des programmes et des stratégies visant à assoir les jalons d'une Afrique développée et intégrée, où les populations et les économies africaines tirent pleinement profit des gisements d'opportunités dont regorge le continent, a informe maritimenews.ma, site spécialisé des questions maritimes. C'est ce dont témoigne la création récente de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECA), qui a pour ambition d'édifier un espace intégré de création de richesse, permettant autant de mobiliser les complémentarités intra-africaines que d'améliorer substantiellement l'insertion du continent dans le système mondialisé. Néanmoins, cette ambition se heurte à plusieurs obstacles dont principalement le déficit patent en matière d'infrastructures de transport, qui demeurent, malgré les efforts consentis, le parent pauvre de l'intégration économique en Afrique. DEPF a divisé FAAMAN en trois groupes. L'un est le Maroc et le Nigéria, qui se démarquent en termes de trafic maritime sur la façade atlantique de l'Afrique. Les deux pays ont contribué au total à 64% du trafic régional entre 2011 et 2016. En 2018, un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a classé le Maroc comme le premier pays africain avec des connexions maritimes. Le rapport sur les cinq premiers pays du continent n'incluait pas le Nigéria. Le deuxième groupe a contribué à 29% du trafic ouest-africain entre 2011 et 2015. Il comprend la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Sénégal, le Togo et le Bénin. Le troisième groupe comprend le Libéria, la Guinée, la Mauritanie, la Gambie, la Sierra Leone et la Guinée Bissau, avec une contribution totale de 7% entre 2011 et 2015. L'étude a également proposé quelques solutions possibles, appelant à renforcer la coopération portuaire et maritime, en partie par la numérisation des ports pour améliorer la qualité de leur travail. Cela impliquerait également de promouvoir une gestion efficace du trafic grâce à la création de grappes portuaires pour stimuler la concurrence. Certes, le transport maritime est le moteur principal du commerce mondial puisque plus de 80% des échanges commerciaux se fait par voie maritime. La contribution de l'Afrique au commerce maritime demeure faible, soit 5,7% du trafic maritime mondial en 2017. Cette part est sans commune mesure avec les atouts distinctifs de l'Afrique, avec un littoral donnant accès à trois façades maritimes (atlantique, indienne, et méditerranéenne), regroupant 38 pays (soit plus de 70% des pays du continent). Pour cerner les contours de la problématique du transport maritime, en tant que levier de développement et d'intégration régionale et internationale en Afrique, le présent Policy Africa dresse un panorama d'ensemble sur le transport maritime des pays de la façade atlantique de l'Afrique de l'Ouest allant -du Maroc au Nigéria- (FAAMAN). Il vise, en particulier, à mettre en exergue les principales caractéristiques du trafic maritime au sein de cette zone, moyennant une analyse comparative de la performance portuaire et maritime. Sur la base des enseignements déduits, ce Policy Africa a permis d'esquisser quelques pistes de réflexion en termes d'approches rénovées de coopération à promouvoir par les pays de FAAMAN, en vue de leur permettre de densifier leurs échanges commerciaux par voie maritime et en faire un levier d'accélération de l'intégration économique régionale et continentale.