Le développement du transport maritime appuierait le processus de transformation et de restructuration de l'économie africaine, et ce pour une meilleure insertion dans les chaînes de valeur mondiales. Un constat fait par la Direction des études et prévisions financières (DEPF) dans sa dernière analyse (Policy Africa) relative au transport maritime des marchandises de la façade atlantique de l'Afrique allant du Maroc au Nigeria. Ce document tend à cerner les contours de la problématique du transport maritime en tant que levier de développement et d'intégration régionale et internationale en Afrique. En se basant sur une analyse comparative de la performance portuaire et maritime, la DEPF met en exergue les principales caractéristiques du trafic maritime au sein de cette zone et dresse par conséquent quelques pistes de réflexion en termes d'approches rénoavées de coopération à promouvoir par les pays de la zone. L'objectif étant de densifier les échanges commerciaux par voie maritime et en faire un levier d'accélération de l'intégration économique régionale et continentale. La DEPF appelle, dans ce sens, au renforcement de la coopération portuaire et maritime. Cet effort favorisera la mutualisation des moyens humains et techniques pour faire bénéficier l'ensemble des pays de la région des atouts compétitifs acquis dans certains domaines. «Cette coopération pourrait se traduire par la mise en place d'un Observatoire régional du transport maritime, rendant fluide et transparent la circulation des données et des informations sur l'activité portuaire», peut-on lire dans ce sens. Parmi les leviers de développement identifiés par la DEPF, on cite la digitalisation des ports. Les infrastructures portuaires sont, ainsi, dans l'obligation d'investir dans des systèmes d'information innovants. Cette transition digitale leur permettra de rester en phase avec les mutations technologiques qui s'imposent et d'améliorer la qualité des services maritimes et l'attractivité des ports pour l'investissement privé. La DEPF énumère comme priorité, également, la gestion efficace du trafic maritime. «La région est amenée à développer de nouvelles approches maritimes, à travers la mise en place de clusters portuaires, dédiés à des segments spécifiques où un avantage concurrentiel certain est acquis. Une telle approche permettrait de jeter les bases d'une complémentarité verticale entre les différents ports, favorisant une distribution efficiente du trafic et concourant à la réduction des coûts et des délais», lit-on de l'étude de la DEPF. Et d'ajouter que «l'édification de couloirs maritimes serait opportune pour optimiser le trafic portuaire en densifiant l'activité de transport tant du côté des exportations que des importations». L'affrètement mutuel figure, également, parmi les pistes à développer. Se référant à l'étude, il ressort que l'usage partagé des navires réduirait les coûts du transport des marchandises et renforcerait la connectivité maritime mondiale des pays de la région. La connectivité multimodale des ports aux zones logistiques, aux ports secs et à l'arrière-pays favoriserait l'intégration du commerce maritime en Afrique. Il permettrait ainsi aux ports de jouer pleinement leur rôle de levier majeur de développement des économies nationales et leur intégration régionale.