L'ouverture de l'économie marocaine sur le domaine atlantique est essentielle, a affirmé le roi Mohammed VI, dans un discours retransmis par la télévision nationale, lequel a rappelé la symbolique sous-jacente à la célébration de l'anniversaire de la Marche-Verte. Le maître-mot de cette dynamique multiple a toujours été d'assurer aux citoyens les conditions d'une vie digne par le biais d'une exploitation judicieuse des potentialités de l'ensemble du territoire national, et plus particulièrement de celles du Sahara. Le souverain a mis en évidence le rôle de «la diplomatie nationale» dans la défense de l'intégrité territoriale. De fait, elle a permis au Maroc d'afficher une position plus forte et plus solide, de mettre en échec les manœuvres des «adversaires» et de mobiliser un soutien international accru en faveur de notre intégrité territoriale. À cet égard, le Discours Royal a tenu à préciser que ces adversaires participaient de deux genres : «déclarés» et «cachés». Le Maroc atlantique La dimension atlantique est de plus en plus reconnue comme importante pour l'avenir du Maroc et pour sa configuration géostratégique. Le Royaume unifié s'ouvre davantage et tisse des relations économiques nombreuses régions du monde, et ce sont ces efforts d'ouverture qui augurent d'une intégration régionale et internationale effective dont le pivot sera le littoral atlantique, grâce, surtout, aux nouvelles installations côtières, à la mise à niveau du littoral national, y compris le versant atlantique du Sahara. Une telle entreprise doit être menée en accord avec la finalité énoncée dans le discours royal : «faire de la façade atlantique un haut lieu de communion humaine, un pôle d'intégration économique, un foyer de rayonnement continental et international». Le roi Mohammed VI appelle à la facilitation d'une connexion fluide entre les différentes composantes du littoral atlantique à travers la finalisation des infrastructures en cours de réalisation et la mise à disposition des moyens de transport et des stations logistiques nécessaires; à engager une réflexion sur la constitution d'une flotte nationale de marine marchande, forte et compétitive, à lapoursuite du processus d'établissement d'une économie maritime susceptible de consolider le développement du Sahara marocain et d'en faire bénéficier les populations locales ; à la proposition d'un cadre conceptuel pour la mise en place d'une économie intégrée s'appuyant sur la prospection poussée des ressources naturelles offshore, l'investissement continu dans les filières de la pêche maritime, la désalinisation de l'eau de mer à des fins agricoles, l'encouragement de l'économie bleue et le soutien aux énergies renouvelables. et à l''adoption d'une stratégie dédiée au tourisme atlantique, dont la vocation serait de mettre en valeur les nombreuses potentialités de la région et, ainsi, de la consacrer comme une véritable destination pour la pratique du tourisme balnéaire et saharien. Le souverain affirme aussi que la structuration de l'espace atlantique qui recèle bien des dimensions géopolitiques pour lui conférer une portée africaine. Cette entreprise repose sur la bonne connaissance que le Royaume possède des enjeux et des défis auxquels sont confrontés les pays africains, notamment ceux situés sur la façade atlantique. De fait, en dépit de la qualité de ses ressources humaines et de l'abondance de ses richesses naturelles, l'Afrique atlantique accuse un important déficit en matière d'infrastructures et d'investissement. Actions en vue Le monarque plaide pour des partenariats pour élaborer des réponses pratiques et efficientes aux problèmes existants. C'est dans ce cadre que s'inscrit le projet stratégique du gazoduc Maroc-Nigéria, considéré comme un levier d'intégration régionale visant à réunir les conditions d'un décollage économique commun, à enclencher une dynamique propice au développement de la bande atlantique (que longera le gazoduc). Cette entreprise constituera aussi une source sûre d'approvisionnement des pays européens en énergie. Il défend aussi l'initiative de création d'un cadre institutionnel regroupant les Etats Africains Atlantiques (23 pays), dans le but de consolider la sécurité, la stabilité et la prospérité partagée dans la région ; et le lancement d'une initiative internationale en vue de favoriser l'accès des Etats du Sahel à l'Océan Atlantique, en se basant sur une approche fondée sur la coopération et le partenariat pour résoudre les difficultés et les problèmes auxquels sont confrontés ces Etats, car la solution ne peut être exclusivement de portée sécuritaire ou militaire. A cet égard, le Royaume, pour contribuer à la réussite de cette initiative, se dit disposé à mettre ses infrastructures (routières, portuaires et ferroviaires) à la disposition des Etats concernés. L'économie d'abord Le discours royal met l'accent sur la dimension de développement dans le Sahara Marocain et insiste sur le nécessaire développement et renforcement de son tissu économique. Pour cela, Il parie sur les potentialités naturelles que recèle la région, afin d'y accompagner l'expansion urbaine et l'essor économique. Cette orientation s'accorde avec l'esprit des précédents Discours Royaux qui ont érigé en enjeu majeur le développement des Provinces du Sud, ont appelé à l'élaboration d'un nouveau modèle économique pour cette région et à la mise à disposition de ses ressources en faveur de la population locale. Cette démarche dément, au plus haut point, le discours véhiculé par les adversaires qui revendiquent la nécessité que soit «tiré le meilleur parti des ressources naturelles» de la région à leur profit. Le discours royal présente une nouvelle vision de l'économie des Provinces du Sud fondée sur une mise en valeur des potentialités de leur versant atlantique. Cette conception recouvre des secteurs économiques multiples et repose sur l'impératif de développement des industries qui y sont rattachées. Ceci permettra de mieux valoriser l'espace territorial des Provinces du Sud et d'attirer davantage les opportunités d'investissement productif, et, in-fine d'avoir des retombées positives sur la population locale ainsi que sur le développement dans la région. Le Maroc africain La forte dimension africaine dans le discours royal a été remarquée. Elle se décline à travers premièrement, la façade Atlantique de l'Afrique, et deuxièmement, l'appel à engager une réflexion pour lancer une initiative visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans les Etats du Sahel, en adoptant une approche fondée sur le partenariat et le développement et en remédiant aux problèmes socio-économiques auxquels ces pays sont confrontés, surtout que les approches exclusivement de portée sécuritaire ou militaire se sont avérées inefficaces. Cet intérêt pour l'Afrique est le corollaire naturel du retour du Royaume au sein de sa famille institutionnelle et il reflète la vision royale qui inscrit la coopération Sud-Sud dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant. Tous ces paramètres sont favorables pour la proposition présentée par le Maroc en vue de clore, définitivement, le dossier du Sahara marocain, sur la base d'une initiative réaliste qui apporte une solution durable à ce conflit artificiel. Le but ultime est de contribuer aux efforts visant à mettre la région du Sahara et du Sahel à l'abri des tensions, des conflits armés, du terrorisme, de la criminalité transfrontalière et de la traite des êtres humains.