Les trois partis de l'alliance gouvernementale se sont réunis aujourd'hui à Rabat dans le cadre de la concertation permanente sur la situation politique telle que prévue par la Charte de la Majorité. Une réunion maquée par le Statut unifié et les grèves des enseignants qui ont été au centre des discussions. La Majorité a apporté son soutien au ministre de l'Education nationale, Chakib Benmoussa, qui, aux yeux de l'alliance, a mené loyalement les discussions avec les syndicats. De son côté, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a appelé les enseignants grévistes à cesser leurs grèves tout en promettant une solution dans le cadre du dialogue avec les syndicats. Détails. Au moment où la grogne des enseignants contre le nouveau statut unifié continue de faire couler beaucoup d'encre et où plusieurs voix indignées critiquent les répercussions des grèves sur l'apprentissage et le temps scolaire, les trois partis de la Majorité se sont réunis, ce lundi, à l'hôtel Tour Hassan à Rabat pour examiner la situation politique et notamment la problématique du Statut unifié qui suscite l'attention publique. Un thème qui a quasiment monopolisé les discussions. Tenue en présence des leaders des trois partis de l'alliance gouvernementale (RNI, Istiqlal et PAM), cette réunion a été l'occasion pour le trio de parler d'une voix commune. Pour sa part, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a été clair en appelant les enseignants à cesser les grèves et reprendre le travail en échange d'une solution concertée avec les syndicats. Lors de son allocution qui a duré une quarantaine de minutes, le patron du RNI a longuement parlé de la question salariale qui demeure l'une des revendications majeures des grévistes. À ses yeux, la réforme, telle qu'actée dans le statut unifié, récemment adopté par le gouvernement, est mal comprise et fait l'objet de plusieurs fausses interprétations. Selon le patron du RNI, l'Exécutif a tenu sa promesse d'augmenter les salaires des enseignants qui "est une des composantes fondamentales de la réforme de l'école". Il a évoqué la mise en place du grade d'excellence qui permet d'obtenir une hausse de 2700 dirhams. Toutefois, le désaccord concerne le cas des enseignants nouvellement formés. Ceci sera discuté avec les syndicats, a-t-il assuré, ajoutant qu'il va également aborder la question des nouvelles mesures disciplinaires et le nouveau régime des sanctions qui suscitent encore des divergences. Pour sa part, le Secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, Nizar Baraka, a insisté sur la volonté du gouvernement de poursuivre la réforme de l'école publique pour que les familles marocaines puissent garantir à leurs enfants un enseignement de qualité. Le leader du parti de la Balance a appelé à mettre l'intérêt de l'élève au-dessus de toute considération, faisant ainsi allusion aux grèves. Le ministre de l'Equipement et de l'Eau a plaidé également pour que tout le monde, y compris le corps des enseignants, adhére à la nouvelle réforme, tout en soulignant la nécessité de dépasser les désaccords actuels par le dialogue responsable et constructif. De son côté, le patron du PAM et ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s'est montré plus ferme lorsqu'il a pris la parole en appelant les syndicats à la responsabilité. "Certes, il y a eu des grèves auxquelles ont pris des milliers d'enseignants, mais une grande partie n'est pas sortie dans la rue et préfère le dialogue", a-t-il scandé, ajoutant que le ministre de l'Education nationale, Chakib Benmoussa, a mené loyalement le dialogue avec les syndicats. "Le gouvernement a débloqué 9 milliards de dirhams pour le nouveau statut unifié, il faut que les gens assument leur responsabilité", a poursuivi Ouahbi d'un ton irrité. Les partis de la majorité ont saisi l'occasion de leur réunion pour apporter leur plein soutien au ministre de tutelle, Chakib Benmoussa qui a porté cette réforme épineuse. Rappelons que le Chef du gouvernement a réuni il y a deux semaines les centrales syndicales les plus représentatives. Il s'est engagé à apporter des améliorations sur le Statut dans le cadre du compromis.