Le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a confirmé, jeudi à Rabat, que le gouvernement actera la retenue sur les salaires des enseignants grévistes, conformément aux textes en vigueur. Au moment où les enseignants continuent de contester le nouveau statut unifié, l'Exécutif se dit prêt à poursuivre le dialogue avec les syndicats. Interrogé sur ce sujet qui attire l'attention publique lors d'un point de presse tenu jeudi à l'issue de la réunion du Conseil de gouvernement, le Porte-voix de l'Exécutif a reconnu qu'une grande partie des enseignants a rejeté ledit Statut, notant que « le gouvernement est resté, depuis lors, ouvert au dialogue ». Il a rappelé, dans ce sens, la dernière rencontre qui a réuni le chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch et les quatre syndicats les plus représentatifs du secteur de l'éducation. « Nous sommes prêts à discuter dans un cadre constructif, transparent et ouvert avec les différentes parties », a assuré le ministre. Néanmoins, a-t-il prévenu, « les élèves ne peuvent pas être pris en otage à cause de ces grèves », d'autant plus « l'impact de ces tensions sur leur scolarité » est palpable menant à la perte du temps scolaire. Dans ce sillage, rappelons que l'Alliance nationale des associations des parents et tuteurs d'élèves a affirmé, dans une lettre adressée au chef du gouvernement, que les élèves ont perdu plus de 45 jours d'école, depuis la rentrée scolaire. « Le secteur de l'éducation a besoin du dialogue, nous espérons que les cours reprendront leur chemin dans le calme, de telle sorte à assurer l'égalité des chances pour tous les élèves marocains », a déclaré le ministre. Interrogé sur l'activation de la procédure de retenue sur salaire à l'encontre des grévistes, le responsable gouvernemental a rappelé qu'il s'agit d'une disposition légale qui ne peut pas être enfreinte par l'Exécutif. « Le gouvernement serait obligé d'appliquer les dispositions légales nécessaires », a affirmé Baitas. « Les réformes, qu'elles soient économiques ou sociales, ne peuvent pas atteindre ses objectifs sans un système éducatif solide qui repose sur l'équité et l'égalité des chances », a-t-il poursuivi. Malgré la relance du dialogue entre syndicats et gouvernement autour du « Statut unifié des fonctionnaires de l'éducation », les enseignants se sont rassemblés le 7 novembre à Rabat, marquant la poursuite de leur mouvement de protestation pour la quatrième semaine consécutive. Néanmoins, l'Union générale des travailleurs du Maroc, par la voix de la Fédération libre de l'enseignement, a appelé les membres à cesser les mouvements de protestation dans un communiqué officiel publié mercredi 8 novembre. Pour rappel, le ministre de l'Education nationale, Chakib Benmoussa, a sollicité la Direction des Dépenses du Personnel à la Trésorerie Générale du Royaume, dans une correspondance officielle, afin d'activer la procédure de retenue sur les salaires pour « absence illégale du travail ». Le ministère a affirmé qu'il « ne voit pas d'objection » à l'activation, à partir du mois de novembre, de la procédure de déduction des salaires des grévistes.