Les protecteurs de l'argent public se plaignent auprès du Président délégué du Conseil Supérieur du Pouvoir judiciaire, Mohammed Abdennabaoui, et du Procureur général du Roi près la Cour de Cassation, El Hassan Daki, du retard des tribunaux dans certains dossiers liés à la corruption. L'Association marocaine de protection des deniers publics a indiqué avoir déposé plusieurs plaintes auprès des autorités judiciaires liées à des faits de corruption et de pillage des fonds publics, avec des preuves confirmant le gaspillage et le détournement de fonds. L'association relève également l'enrichissement de certains acteurs publics, notamment des élus dans plusieurs régions du Royaume, exprimant son inquiétude quant au déroulement de ces dossiers, qui constituent une véritable épreuve pour la justice.
Dans une lettre adressée à Mohammed Abdennabaoui et Hassan Daki, l'association déplore la traîne de certains dossiers présentés devant la justice depuis plusieurs années mais sans aboutissement, ainsi que certains dossiers présentés devant le ministère public sans aucune suite malgré la fin des enquêtes préliminaires. Aucune décision à ce sujet pour l'instant.
Il est à noter qu'il y a des dossiers présentés devant les Chambres pénales de première instance et d'Appel, ainsi que devant la Cour de Cassation, dont le délai est déraisonnablement long, ce qui constitue une perte de temps judiciaire.
A titre d'exemple, l'association a mentionné le dossier du Casino Es-saadi, qui est resté devant la Cour de Cassation pendant trois ans sans être résolu, notant que ce dossier a traîné plus de 15 ans devant la justice.
Elle a appelé Abdennabaoui et Daki à intervenir d'urgence, dans ce genre de dossiers, et ce, conformément à la loi afin de garantir l'égalité des personnes devant la justice, d'instaurer le principe de la reddition des comptes et d'éliminer tous les obstacles et difficultés qui entravent la résolution des dossiers de corruption.
Alors que le Maroc connaît une série de réformes structurelles, ladite association a souligné que « le coût de la corruption, élevé et inquiétant, a des répercussions sur notre avenir à tous et sur tous les programmes sociaux, ce qui nécessite une intervention décisive pour incarner le rôle du pouvoir judiciaire dans la lutte contre ce phénomène, ainsi que de contribuer à l'amélioration de la vie publique ».
Elle a noté que la société a beaucoup souffert des effets et des conséquences clairement visibles de la corruption dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'emploi.