Au désarroi des élèves, les enseignants sont montés au créneau, mardi pour la quatrième semaine consécutive, pour réitérer leur refus du nouveau Statut unifié des fonctionnaires du secteur de l'Education, lequel est jugé « loin des attentes ». Les enseignants maintiennent leur calendrier de protestation pour la quatrième semaine consécutive malgré les maintes promesses gouvernementales, notamment l'accord de principe conclu entre le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et les représentants syndicaux concernant l'amélioration de ce cadre référentiel, tant attendu. En effet, plusieurs milliers d'enseignants venus de plusieurs régions du Royaume, affiliés à la Coordination nationale des enseignants et aux syndicats les plus représentatifs, notamment l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), se sont rassemblés, mardi depuis onze heures du matin, dans une marche nationale, dite « Marche de la dignité ». Du Parlement jusqu'au siège du ministère de l'Education nationale, les grévistes ont envahi la rue pour faire entendre leurs revendications concernant le nouveau statut, adopté récemment. Cette marche ne sera pas la dernière, car les concernés disent vouloir maintenir leur mouvement de protestation jusqu'à jeudi prochain. « Après les grèves et les sit-in, il ne nous reste qu'à continuer notre mouvement de protestation dans la rue pour demander au gouvernement de revoir les dispositions du statut dit unifié dans le mesure où il ne fait qu'approfondir la plaie au lieu d'ouvrir les portes d'un système éducatif plus performant et soudé», s'est exprimé un enseignant du secondaire. Des pancartes dans la main, les protestants rejettent à l'unisson le nouveau statut dans sa forme mais aussi dans son contenu. Aussi, exigent t-ils l'annulation de toutes les décisions et sanctions disciplinaires prises à l'encontre des enseignants en raison de leurs activités militantes. En réaction à la décision de la tutelle de procéder à des retenues sur les salaires des enseignants en grève, les protestants ont souligné que toute retenue de salaire pour les jours de grève constitutionnelle et légitime se heurtera à des formes de lutte plus intensifiées. De plus, les enseignants appellent à une augmentation des salaires et des pensions face à la charge de travail. A Rabat, ils ont appelé à une revalorisation salariale de 3000 dirhams, selon les constatations de « L'Opinion ». « Nous nous en sommes conscients. Ce sont les élèves qui en pâtissent, mais nous espérons que cette situation de chaos trouve prochainement son issue », dit un autre enseignant venu de Taza pour participer à ladite marche. Pis encore, les enseignants ne comptent pas s'arrêter là. Ils menacent d'organiser des sit-in devant les Académies régionales de formation ainsi que des piquets de grève de quatre jours la semaine prochaine à partir du lundi si les discussions avec l'Exécutif n'avancent pas. Il est à noter que lors de la réunion du 30 octobre, Aziz Akhannouch avait pris l'engagement d'améliorer le statut unifié du secteur, dans l'espoir d'apaiser les tensions qui pèsent de plus en plus sur le bon déroulement de l'année scolaire en cours.