Au cœur de la capitale , Rabat, une scène familière s'est déroulée, ce mardi 7 novembre. Dès le début de la journée, sous ce ciel un peu clairsemé, les enseignants des quatre coins du Royaume, vêtus de blouses blanches, se sont rassemblés aux abords de la gare Rabat Ville. Leur destination : le Parlement, où ils ont manifesté en faisant entendre leurs revendications. Ils réclament toujours le retrait du nouveau Statut unifié malgré la promesse du chef du gouvernement d'y apporter des améliorations. Reportage. Depuis l'introduction du régime contractuel dans le secteur de l'Education, les scènes de protestations, de revendications à travers des marches, se suivent sans jamais se ressembler. Comme ce fut le cas de ce mardi, 7 novembre, à Rabat, où dès le début de la journée, sous ce ciel un peu clairsemé, les enseignants venus des quatre coins du Royaume, vêtus de blouses blanches , se sont rassemblés aux abords de la gare Rabat Ville, avec pour destination le Parlement, en parcourant tout le long du boulevard Mohammed V pour se terminer au siège du ministère de l'Education nationale. Le Statut unifié a toujours été rejeté en bloc par le corps professoral et les syndicats qui, bien qu'ils aient été associés à la préparation du texte, continue de le contester sous prétexte qu'il ne répond pas à leurs revendications initiales. Ainsi,, toutes les villes marocaines, en particulier la capitale administrative, ont été le théâtre de nombreuses manifestations. Les enseignants ont exprimé leur mécontentement face à ce programme, réclamant une réforme totale du statut. Comme à l'accoutumée, la foule scandait et entonnait des refrains pour marquer leur désapprobation du régime contractuel dans le secteur de l'Education, un régime auquel le ministère a mis fin en abrogeant les douze statuts des enseignants-cadres des académies régionales. Les manifestants que nous avons interrogés estiment que le texte du statut n'est pas assez claire quant au sort de cette catégorie d'enseignants. Dans la foule, l'un des enseignants ne contient plus sa colère. « Cela fait des mois que nous attendons avec impatience le nouveau statut unifié, dans lequel le ministère de l'Education nationale a promis des réformes respectant la dignité de l'enseignant. Cependant, nous avons été surpris de constater que nos revendications légitimes n'ont pas été prises en compte », déclare-t-il, dans un ton saccadé. Du haut des balcons des immeubles donnant sur le boulevard Mohammed V, les résidents ont assisté à cette marche. Ils ont parfois souri en entendant les slogans humoristiques des manifestants, tout en écoutant attentivement le message de résistance. En curieux spectateurs, d'autres citoyens non impliqués lisaient les pancartes portées par les grévistes et résument les préoccupations des marcheurs. Il faut dire que l'une d'entre elles réclame une augmentation des salaires et des rémunérations d'au moins 30.000 dirhams annuels, tandis qu'une autre demande concerne la réduction des heures de travail à 21 heures pour les enseignants. Ce qui aboutit actuellement à moult contestations. Sur le parcours, des groupuscules discutent tandis que d'autres se donnent à cœur pour encourager la manifestation. Dans ces lots, un bien en chair s'explique, entre deux bouffées de cigarette, « Nous sommes prêts à suspendre nos actions de protestation si le gouvernement présente des propositions concrètes pour répondre à nos attentes, » déclare un manifestant. Tandis que son vis-à-vis, renchérit : « Le gouvernement, qui connaît les revendications des grévistes, aurait dû apporter des propositions pour répondre aux attentes des enseignants lors de sa rencontre avec les syndicats ». Faut-il rappeler, à ce sujet, que le 27 septembre, le gouvernement a adopté le nouveau Statut unifié. Cependant, les enseignants ont été déçus par son contenu, le jugeant insuffisant pour répondre à leurs revendications. Notons que la marche s'est déroulée dans le calme, sans perturbations de l'ordre public. La présence des forces de la sûreté nationale était limitée, témoignant du caractère pacifique de la manifestation. Et c'est dans la bonne humeur qu'a pris fin la marche de ce mardi. La contestation du statut unifié est incomprise par le ministère de tutelle qui estime avoir répondu favorablement à toutes les revendications des syndicats. La poursuite des grèves a fait réagir le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qui a réuni, la semaine dernières, l'ensemble des centrales syndicales les plus représentatives aux côtés des départements ministériels concernés. A l'issue de la réunion, le Chef de l'Exécutif a promis des améliorations sur le texte qui est d'ores et déjà entré en vigueur.