Rien ne légitime de nouvelles grèves des enseignants contractuels. C'est ce que le ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique annonce de manière ferme. Dans un communiqué, le ministère souligne que "le gouvernement a tenu ses engagements envers les enseignants cadres des Académies régionales de l'éducation et de l'information (AREF)". Or "certaines parties continuent de faire pression sur ces enseignants pour ne pas rejoindre leurs classes et remplir leur mission", un constat qui suscite au sein du département de Saaïd Amzazi une incompréhension mais aussi une prise de position catégorique. "Le ministère n'hésitera pas à prendre toutes les mesures administratives et légales envers quiconque s'avisera de faire obstacle au déroulement normal de la scolarité", prévient-il. En clair, tout gréviste sera considéré comme "absent sans justificatif", ce qui pourrait avoir des conséquences sur la situation professionnelle des gréviste, allant du prélèvement sur salaire au licenciement. Le département d'Amzazi durcit le ton envers cette catégorie l'appelant à "privilégier l'intérêt des élèves en leur garantissant leur droit à la scolarité". Et pour cause, il y a quelques jours, les AREF ont décidé d'abandonner le système de recrutement par contrat "et de revoir toutes les dispositions y afférentes, particulièrement celles relatives à la résiliation du contrat". Dans ce cadre, plusieurs amendements sont proposés, dont certains portent sur l'autorisation des cadres concernés à exercer des activités en dehors des horaires de travail à condition que celui-ci ne soit pas rémunéré, à l'instar des autres fonctionnaires. D'autres concernent la promotion en accordant aux cadres des AREF le droit à l'avancement au grade et à l'échelle tout au long de leur carrière et la révision de l'article 25 du statut relatif à la retraite suite à une maladie grave, de manière à répondre favorablement à cette revendication et permettre aux cadres des académies l'accès aux mêmes droits des autres fonctionnaires. Réagissant à une série de grèves observées par ces enseignants contractuels, le chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani, avait demandé au ministre en charge du secteur, le samedi 9 mars, de discuter avec les syndicats pour trouver une issue. Le lendemain, c'est une sortie de crise qu'annonçait officiellement le gouvernement par la voix d'Amzazi qui a déclaré que le régime des contrats contesté par ces enseignants sera abandonné en faveur d'une intégration dans la fonction publique au même pied d'égalité que les autres enseignants. En se félicitant de "la victoire", la coordination de 5 syndicats de l'enseignement affiliés à la CDT, UGTM, UMT, FDT et FNE vient d'annoncer de nouvelles grèves pour les 26, 27 et 28 mars. Cet appel, elle le légitime par la nécessité de faire pression sur le gouvernement pour "concrétiser" ses engagements pas uniquement envers les enseignants contractuels mais envers l'ensemble des catégories travaillant dans le secteur.