L'activité industrielle a le vent en poupe puisque le climat des affaires est jugé normal par les acteurs de ce secteur confortant ainsi l'attractivité du Maroc. C'est la quintessence des résultats trimestriels de l'enquête de conjoncture menée par BAM sur le climat général des affaires dans l'industrie. Explications. C'est une nouvelle qui va augmenter l'attractivité du Maroc. En effet, dans l'enquête de conjoncture menée par Bank Al-Maghrib (BAM), au T3-2023, il ressort que le climat général des affaires dans l'industrie aurait été « normal » selon 74% des entreprises et « défavorable » selon 19% d'entre elles. Cette satisfaction montre que la confiance se consolide et que les opérateurs ont le moral bon. En effet, selon les données de la Banque centrale, ces proportions sont respectivement de 82% et de 15% dans l'« agro-alimentaire », de 81% et de 19% dans le « textile et cuir », de 63% et 23% dans la « chimie et parachimie » et de 62% et de 23% dans la « mécanique et métallurgie ». De son côté, l'« électrique et électronique », l'ensemble des industriels déclarent un climat des affaires « normal ». Pour ce qui est des conditions d'approvisionnement, la même source précise qu'elles auraient été « normales » selon 79% des industriels et « difficiles » selon 21% d'entre eux. Ces parts se situent respectivement à 93% et 7% dans le « textile et cuir », à 90% et 10% dans l'« agro-alimentaire » et à 89% et 11% dans la « chimie et parachimie ». En revanche, note l'enquête, 63% des industriels de la « mécanique et métallurgie » indiquent des conditions d'approvisionnement « difficiles » et 37% les qualifient de « normales ». Dans l'« électrique et électronique », la totalité des entreprises qualifie ces conditions de « normal ». S'agissant des effectifs employés, ils auraient stagné selon 61% des patrons et baissé selon 27% d'entre eux.
Optimisme des opérateurs Toujours selon l'enquête de conjoncture de BAM, ces parts se situent à 60% et 37% dans le « textile et cuir », à 57% et 38% dans la « chimie et parachimie » et à 44% et 43% dans la « mécanique et métallurgie ». En revanche, 72% des entreprises de l'« électrique et électronique » déclarent une stagnation des effectifs et 28% une hausse, contre respectivement 77% et 17% dans l'« agro-alimentaire ». Dans ces prévisions, BAM souligne pour les trois prochains mois, 53% des industriels anticipent une stagnation des effectifs employés, 28% une baisse et 19% une hausse. Les coûts unitaires de production auraient stagné selon 46% des industriels et augmenté selon 42%. Ces proportions se situent à 75% et 18% dans l'« agro-alimentaire » et à 59% et 40% dans le « textile et cuir ». Par contre, 74% des industriels de la « chimie et parachimie » déclarent une hausse des coûts de production et 25% une stagnation, contre respectivement 56% et 44% dans l'« électrique et électronique ». Dans la « mécanique et métallurgie », 45% des patrons indiquent une baisse des coûts unitaires de production et 42% une stagnation. Le rapport indique, par ailleurs, qu'au troisième trimestre 2023, la situation de trésorerie aurait été qualifiée de « normale » par 74% des entreprises et de « difficile » par 21% d'entre elles. Cette dernière proportion atteint 40% dans la « mécanique et métallurgie », 19% dans la « chimie et parachimie » et dans le « textile et cuir », 17% dans l'« électrique et l'électronique » et 13% dans l'« agro-alimentaire ». Toujours dans le cadre de ses enquêtes, la BAM s'est intéressée au secteur financier, notamment en ce qui concerne l'évolution du crédit bancaire. Ainsi, dans son bulletin sur les statistiques monétaires du mois de septembre 2023, elle rapporte que le crédit bancaire au secteur non financier a enregistré une progression de 2,3% en septembre, contre 2,5% un mois auparavant. Secteur non financier Selon BAM, le ralentissement de la progression des concours au secteur non financier reflète une décélération, de 36,3% à 26,4%, de la croissance des prêts aux sociétés publiques et de 2,6% à 2,3% de ceux aux ménages. Elle ajoute que cette tendance reflète également une atténuation de la baisse des crédits aux sociétés non financières privées de 1,3% à 0,5%. Ce qui fait dire à la Banque centrale que par objet économique, l'évolution du concours bancaire au secteur non financier retrace l'accentuation de la baisse des facilités de trésorerie à 6,7% après 4,8%, en lien principalement avec le ralentissement de la progression de celles allouées aux sociétés publiques et à l'accentuation de la baisse de celles aux sociétés privées. Pour elle, cela reflète aussi la quasi-stagnation de la croissance des crédits à l'équipement à 6%, avec un accroissement de ceux alloués aux sociétés privées de 6,2% après 4,1% et un ralentissement de ceux accordés aux sociétés publiques de 13,5% à 6,6%. Il s'agit également de la décélération de la progression des prêts à la consommation de 1% à 0,6% et des crédits immobiliers de 1,7% à 1,5%. Enfin, dans cette note, s'agissant des créances en souffrance, leur taux de croissance est passé de 6,2% en août à 7,4% en septembre 2023 et leur ratio au crédit est revenu de 8,9% à 8,8%. Ces différents indicateurs montrent que l'économie nationale reste résiliente dans une conjoncture mondiale difficile avec la guerre russo-ukrainienne, la guerre Israël-Hamas et le terrorisme qui sévit dans le Sahel. Des facteurs qui risquent de changer la donne économique mondiale.
Bon à savoir Selon le bulletin sur les statistiques monétaires du mois de septembre 2023 de BAM, la masse monétaire (agrégat de monnaie M3) a progressé, en glissement annuel, de 7,5% en septembre 2023. Cette évolution recouvre une accélération de la croissance des créances nettes sur l'Administration Centrale de 8,3% à 9,4% et une décélération des progressions des avoirs officiels de réserve de 6,2% à 4,2% et du crédit bancaire au secteur non financier de 2,5% à 2,3%. L'accélération du rythme de progression annuelle de l'agrégat M3 reflète principalement l'accélération de la croissance des détentions des agents économiques en titres d'Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) monétaires de 16,9% à 28,1% et de la circulation fiduciaire de 11,6% à 12,8%, relève la Banque centrale. Elle reflète également l'atténuation de la baisse des comptes à terme de 7,8% à 3,9%, ainsi que le ralentissement de la progression des dépôts à vue auprès des banques à 7,9% après 8,6%.