Le Hamas a annoncé, samedi, « l'échec de l'attaque terrestre lancée par Israël sur 3 axes contre Gaza ». L'armée israélienne, pour palier à cet échec et pour se procurer une image victorieuse, a quintuplé les bombardements contre les civils de l'enclave palestinienne. Le Hamas a annoncé, samedi 28 octobre, « l'échec de l'attaque terrestre lancée par Israël sur 3 axes contre Gaza ». Le mouvement de résistance palestinien a également affirmé avoir infligé de lourdes pertes à l'ennemi dans les rangs de ses soldats et au niveau de ses équipements. Peu avant cette annonce, des combats au sol faisaient rage dans la matinée à Gaza, cible de frappes israéliennes sans précédent trois semaines après le début de son agression contre l'enclave, coupée du monde en raison de l'arrêt par l'occupation des télécommunications et d'internet. « Nos résistants ont affronté les forces d'occupation dans la localité de Beit Hanoun, au nord-est de Gaza, et à Boureij, dans le centre de la bande de Gaza. De violents combats [étaient] en cours », avait affirmé la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, vendredi soir dans un communiqué. Pour le Hamas, « Netanyahu et son armée vaincue ne pourront réaliser aucun exploit militaire ». Pour sa part, un cadre du Hamas, Oussama Hamdan a expliqué vendredi que « ce qu'a fait l'occupation vendredi soir à Gaza est une tentative de se procurer une image de victoire ». Le Hamas a aussi annoncé avoir tiré « des salves de roquettes sur les colonies et les territoires occupés ».
Du Gaz orange dans le ciel de Gaza
Les combattants de la Résistance ont également eu recours à des missiles anti-chars contre les blindés de l'occupation. De leur côté, les brigades Al-Qods, branche armée du Jihad islamique ont affirmé que leurs combattants « sur la ligne de front ont repoussé les tentatives de l'occupation d'avancer vers la bande de Gaza ». Une source de la résistance palestinienne a déclaré à la chaine de télévision libanaise Al-Mayadeen : « L'ennemi est dans un état de va-et-vient et n'a pas pu déployer aucune de ses forces au nord-est, au nord-ouest et au centre de Boureij, c'est pour cela qu'il intensifie les bombardements sur les axes de la ligne de front ». Vendredi soir, le ciel au-dessus de la bande de Gaza, où sont confinés et sous blocus depuis près de 17 ans, quelque 2,4 millions d'habitants privés de tout, était de couleur rouge et orange, embrasé par les explosions et les couleurs des incendies déclenchés par les frappes israéliennes inédites. Les médias palestiniens ont rapporté samedi à l'aube que plus de 100 personnes ont été tuées, suite à des bombardement israéliens visant des maisons de plusieurs étages abritant des personnes déplacées dans le camp de réfugiés d'Al-Shati, à l'ouest de la ville de Gaza et dans le camp de Nouseirat, au centre de la bande de Gaza.
MSF « profondément préoccupée par la situation à Gaza »
Les hôpitaux, non plus, n'ont pas été épargnés des raids israéliens. Au moins un obus d'artillerie israélien a visé l'intérieur du bâtiment de l'hôpital indonésien au nord de Gaza. Les forces d'occupation ont bombardé plusieurs zones de la ville de Gaza avec des bombes au phosphore prohibées au niveau international, tandis que les estimations de l'Organisation mondiale de la santé indiquent qu'environ 1000 Palestiniens sont toujours sous les décombres. Le chef de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a affirmé que « les civils sont soumis aux bombardements les plus violents que Gaza n'ait jamais connu ». De son côté, l'organisation Médecins sans frontières s'est dit « profondément préoccupée par la situation à Gaza » indiquant avoir « perdu le contact avec ses collègues sur le terrain ». L'organisation internationale s'est dit inquiète pour les patients, le personnel médical et les milliers de familles qui se sont abrités dans l'hôpital Al-Shifa et dans d'autres hôpitaux, appelant à « une protection absolue de toutes les installations médicales, du personnel et des civils dans toute la bande de Gaza ». Rappelons que le ministère palestinien de la Santé a fait état de plus de 7326 martyrs, dont 3038 enfants, et environ 18.967 citoyens blessés depuis le début de l'agression sioniste contre Gaza. Une coupure des télécommunications et d'internet pour cacher la barbarie israélienne La coupure des télécommunications et d'internet dans la bande de Gaza soumise à d'intenses bombardements israéliens risque de « servir de couverture à des atrocités de masse », a pour sa part averti ce samedi l'organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW). « Cette coupure de l'information risque de servir de couverture à des atrocités de masse et de contribuer à l'impunité des violations des droits humains », a déploré une responsable de HRW, Deborah Brown, dans un communiqué. Amnesty International a elle aussi dit avoir perdu contact avec son personnel à Gaza. « Cette coupure des communications signifie qu'il sera encore plus difficile d'obtenir des informations et des preuves essentielles sur les violations des droits humains et les crimes de guerre commis contre les civils palestiniens à Gaza, et d'entendre directement ceux qui subissent ces violations », a déploré l'ONG. NetBlocks, un service de surveillance de l'accès à internet, a fait état d'un « effondrement de la connectivité dans la bande de Gaza ». Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), plusieurs agences des Nations unies ont perdu contact avec leurs équipes à Gaza. Les opérations humanitaires et l'activité des hôpitaux « ne peuvent continuer sans communications », s'est alarmée Lynn Hastings, coordinatrice humanitaire de l'OCHA, dans un communiqué. Le Croissant rouge palestinien a lui aussi annoncé sur X avoir « perdu le contact avec son centre opérationnel et toutes (ses) équipes dans la bande de Gaza, à cause de la coupure des communications hertziennes et cellulaires et d'internet par les autorités d'occupation israéliennes ». « Les perturbations affectent le numéro d'urgence central 101 et entravent l'arrivée des ambulances chez les blessés » au milieu des frappes, a ajouté le Croissant rouge, se disant « profondément inquiet » quant à la capacité de ses médecins à continuer à fournir des soins dans ces conditions, ainsi que pour la sécurité de son personnel.