La thématique des enjeux de l'eau au Maroc sert de fil conducteur pour les Journées scientifiques organisées à Rabat à l'initiative de la Haute Ecole spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO) et de l'université Mohammed V (UM5), avec le soutien de l'ambassade du pays helvétique. Ces journées qui se sont ouvertes ce lundi visent à rassembler des experts autour de cette thématique cruciale afin de permettre un échange de connaissances et de solutions, susceptible d'initier de nouvelles collaborations de recherche entre le Maroc et la Suisse, indique-t-on auprès des organisateurs.
"Aucune région dans le monde n'est à l'abri des changements climatiques et ses répercussions sur les ressources en eau. Cependant, certains pays sont plus vulnérables que d'autres et subissent des impacts importants", a souligné à cette occasion le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka.
Le ministre a évoqué le cas du Maroc, un pays aride à semi-aride où les ressources en eau sont en voie de raréfaction à cause des périodes de sécheresse de plus en plus longues et avérées et des besoins en eau en continuelle croissance.
Toutefois, grâce à la vision clairvoyante de feu Sa Majesté le Roi Hassan II, une approche consolidée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a pu développer une bonne résilience aux effets des changements climatiques, à la faveur d'importantes infrastructures hydrauliques permettant de garantir l'approvisionnement en eau potable même en période de sécheresse, a-t-il relevé.
Ce thématique d'actualité, a-t-il dit, met en avant le rôle que jouent les innovations et les technologies dans le secteur de l'eau ainsi que les réponses qu'elles peuvent apporter pour des solutions nouvelles, innovantes, créatives et avant-gardistes.
Compte tenu de l'acuité de cette situation et des enjeux qui en découlent, le renforcement de la coopération internationale sur les plan bilatéral et multilatéral s'avère incontournable pour apporter des solutions de fond aux problématiques liées à l'eau, a estimé de son côté le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, Abdellatif Miraoui.
Le Maroc est confronté à un stress hydrique aigu, doublé d'un déséquilibre régional des ressources en eaux de surfaces et souterraines, à cause du recul de la pluviométrie, la poussée démographique et la prévalence de modes d'exploitation des ressources hydriques peu compatibles avec les exigences de la durabilité, a-t-il ajouté.
Pour y faire face, M. Miraoui a précisé que plusieurs initiatives et programmes ambitieux ont été lancés, couvrant l'amélioration de l'offre hydrique notamment par la construction de nouveaux barrages, la valorisation de l'eau, particulièrement dans le secteur agricole, et le renforcement de l'approvisionnement en eau potable.
Deux jours durant, trois tables rondes permettront d'aborder la problématique de l'eau selon trois angles différents, à savoir les nouvelles technologies pour une gestion durable de l'eau, appelées technologies propres (cleantech), la gestion de l'eau dans le secteur agricole et la gouvernance de l'eau.
Cette rencontre a été marquée par la présence du conseiller fédéral suisse et chef du département de l'Economie, de la formation et de la recherche, Guy Parmelin, l'ambassadeur de la Suisse au Maroc, et le président de l'UM5 de Rabat.