Responsables et analystes, israéliens et occidentaux, ont remis en question la capacité de l'armée israélienne à affronter le Hamas sur le terrain. En attendant, les frappes de l'armée israélienne sur Gaza se poursuivent, augurant d'une épuration ethnique contre les Palestiniens. Des médias israéliens ont fait état que le Cabinet israélien avait approuvé l'entrée terrestre dans Gaza, avec des désaccords concernant la profondeur de l'incursion terrestre dans la bande. Des responsables et analystes israéliens et occidentaux ont mis en garde contre le projet israélien de lancer une agression terrestre contre Gaza et ont remis en question la capacité de l'armée israélienne à affronter le Hamas sur le terrain. Le site Al Mayadeen a rapporté qu'un colonel de l'armée d'occupation israélienne a déclaré, sous couvert d'anonymat, au site Internet Middle East Eye que « L'opération terrestre sera un enfer pour les soldats de réserve israéliens, qui n'ont pas reçu une formation adéquate ». L'officier israélien a admis que « l'armée souffre d'un manque important de forces spéciales nécessaires à une opération d'une telle envergure ». L'ancien Premier ministre de l'occupation, Ehud Olmert, a déclaré que « ce qui attend les soldats israéliens est tout ce que vous pouvez imaginer, et pire encore », soulignant que l'agression terrestre contre Gaza ne sera pas une partie de plaisir. Le journal américain le « Washington Post » a déclaré pour sa part que lancer une attaque terrestre sur Gaza « semble une tâche terrifiante et impossible », alors que le quotidien israélien « Haaretz » revient sur la non préparation de « l'armée israélienne [qui] n'est pas préparée et n'est pas équipée logistiquement pour une opération terrestre à Gaza ».
Un 2ème porte-avions américain en renfort
Dans le même contexte, l'agence américaine « Bloomberg » a révélé l'inquiétude au sein de l'administration américaine, provoquée par le fait que le gouvernement d'occupation israélien « n'est pas préparé aux conséquences d'une éventuelle attaque terrestre à Gaza ». L'agence a rappelé, dans son rapport sur les possibilités d'entrée terrestre, que le président américain, Joe Biden, avait promis un soutien inconditionnel à «Israël» au moment où elle se prépare à une guerre terrestre contre la Bande de Gaza. Les Etats-Unis ont décidé d'envoyer un second porte-avions en Méditerranée orientale "pour dissuader les actions hostiles contre Israël ou tout effort visant à élargir cette guerre suite à l'attaque du Hamas", a déclaré samedi le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin. L'USS Eisenhower et ses navires d'escorte rejoindront un premier porte-avions - l'USS Gerald R. Ford - déployé dans la région après l'attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre. Ce déploiement montre "l'engagement sans faille de Washington en faveur de la sécurité d'Israël", a ajouté Austin dans un communiqué. En attendant les frappes de l'armée israélienne sur Gaza se poursuivent. Des milliers de Palestiniens fuient à travers les rues dévastées de la ville de Gaza, espérant trouver refuge plus au sud suite à une injonction d'Israël, qui se prépare à une offensive terrestre. L'armée israélienne, qui a riposté par des frappes intensives sur la bande de Gaza, a aussi annoncé vendredi y avoir également mené des incursions au sol.
Une "épuration ethnique"
Au moins 1.300 Israéliens, pour la plupart des civils, alors que près de 2500 Palestiniens, en majorité des civils, dont 614 enfants, selon les autorités locales, sont morts dans la bande de Gaza, une enclave palestinienne sous double blocus israélo-égyptien depuis 2007. Par ailleurs, la rapporteuse spéciale de l'ONU sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanaise, a averti du risque d'une "épuration ethnique générale" contre les Palestiniens. Albanaise a rappelé dans un communiqué, samedi, que les forces israéliennes avaient ordonné à 1,1 million de Palestiniens vivant dans le nord de Gaza de se déplacer vers le sud dans un délai de 24 heures, alors que les frappes aériennes se poursuivaient. "Il existe un danger majeur que nous vivons aujourd'hui une répétition de la [Nakba] de 1948 et de la chute de 1967, mais de façon plus large. La Communauté internationale doit faire quelque chose pour éviter que cela ne se reproduise". Israël arrête 455 Palestiniens en Cisjordanie occupée L'armée israélienne a arrêté 55 Palestiniens dans différentes régions de Cisjordanie, dimanche, portant à 455 le nombre total de détenus depuis le week-end dernier, selon le Club des prisonniers palestiniens. "Les forces israéliennes ont arrêté 55 Palestiniens dans plusieurs villes et villages de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est", a déclaré à Anadolu le porte-parole du club, Amani Farajneh. Selon la même source, l'armée israélienne a arrêté plus de 455 Palestiniens depuis le 7 octobre, date du début de l'attaque israélienne contre Gaza. Les autorités israéliennes n'ont pas réagi à ce développement. Le correspondant d'Anadolu a également suivi une opération d'arrestations menée par l'armée israélienne dans le camp de réfugiés d'Al-Amari, près de Ramallah, en Cisjordanie. Selon le Club des prisonniers, Israël compte 5.800 Palestiniens détenus dans ses prisons.