Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a adressé des messages confidentiels à des responsables étrangers, dont la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, pour les prévenir de l'imminence d'une offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza, rapporte le quotidien Yedioth Ahronoth. "Israël ne souhaite pas une offensive, mais le Hamas ne nous laisse pas d'autre choix", écrit l'ancien Premier ministre travailliste dans cette note, selon le journal. Des sources proches des services de sécurité, citées par les radios israéliennes, indiquent qu'une opération d'envergure est en préparation mais n'est pas imminente. Le vice-ministre israélien de la Défense a de son côté menacé les activistes palestiniens de ce qu'il a qualifié de "plus grand holocauste" s'ils intensifient leurs tirs de roquettes contre Israël. "Plus les tirs de (roquettes) Kassam s'intensifieront, plus les roquettes augmenteront en portée, plus les (Palestiniens) s'attireront un plus grand holocauste parce que nous emploierons toute notre puissance pour nous défendre", a déclaré Vilnai à la radio de l'armée israélienne. Le terme d'holocauste est rarement utilisé en Israël en dehors des discussions sur le génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup d'Israéliens répugnent à employer ce terme pour décrire des événements contemporains. Israël a intensifié ses frappes aériennes sur la bande de Gaza depuis deux jours après la mort d'un Israélien tué mercredi par un tir de roquette à Sderot, dans le sud de l'Etat hébreu. Trente-deux Palestiniens, dont des civils, ont trouvé la mort au cours des dernières 48 heures. Le recours par le Hamas à des missiles soviétiques Grad, plus puissants et plus précis que les roquettes artisanales Kassam, a marqué une nouvelle étape dans la confrontation. OLMERT PRUDENT Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a déclaré jeudi qu'Israël était "au plus fort de la bataille" contre les tireurs de roquettes du Hamas mais il est jusqu'ici resté prudent sur l'hypothèse régulièrement évoquée d'une offensive terrestre. Un haut responsable de son parti centriste Kadima, Tzachi Hanegbi, a estimé que l'armée devait se préparer à renverser le Hamas et à occuper les secteurs de la bande de Gaza utilisés par les activistes pour tirer des roquettes contre Israël. Israël a retiré ses troupes du territoire en 2005 mais en contrôle toujours l'espace aérien, les côtes et les principaux points de passage frontaliers. L'Etat juif assure pouvoir parallèlement frapper le Hamas qui contrôle la bande de Gaza et négocier avec l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas en Cisjordanie. Le porte-parole d'Abbas, Nabil Abou Rdainah, a cependant estimé jeudi dans un communiqué que le gouvernement israélien cherchait à détruire le processus de paix par ses raids à Gaza. L'armée israélienne a par ailleurs déclaré, sans donner de détails, avoir mené pendant la nuit une incursion dans le nord de la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste, et abattu plusieurs activistes. Plusieurs responsables israéliens ont menacé de viser non seulement les auteurs des tirs de roquettes mais aussi les dirigeants du Hamas.