Le Maroc mise sur l'excellence numérique comme moteur de développement socio-économique, a indiqué, vendredi à Lausanne, la ministre de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, Ghita Mezzour. Intervenant à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne sous le thème "Libérer le potentiel numérique du Maroc : vers une croissance innovante et inclusive", Mme Mezzour a souligné que le Royaume cherche à moderniser les services publics et à améliorer leur accessibilité pour les citoyens et les entreprises, tout en favorisant la croissance de l'économie numérique.
Cela repose sur le soutien aux start-ups et la mise en place d'une infrastructure numérique solide, a fait savoir la ministre. L'excellence numérique repose ainsi sur la création d'un cadre permettant de promouvoir l'innovation au sein des entreprises, de faciliter l'émergence de start-ups et de permettre aux entreprises d'accéder à la recherche, au développement et à l'innovation, a-t-elle expliqué.
Elle nécessite également la valorisation des capacités numériques et technologiques pour qu'elles deviennent un moteur clé de la compétitivité et du développement de nouvelles professions et secteurs en phase avec les transformations mondiales, a précisé Mme mezzour.
Passant en revue une série d'indicateurs permettant au Maroc de se positionner comme leader régional et continental dans le domaine de la transformation numérique, la ministre a mis l'accent sur le rôle joué par les start-ups créatives dans le développement de solutions innovantes dans les domaines des soins de santé, de l'éducation, de l'agriculture et des services publics électroniques.
De plus, Mme Mezzour a évoqué l'évolution des infrastructures de services publics en ligne visant à fournir des services numériques de haute qualité et fiables aux citoyens, aux entreprises et à la société civile, rappelant que cinq centres marocains figurent dans le dernier Indice de gouvernance électronique.
Ainsi, plus de 300 services publics en ligne sont disponibles pour les citoyens, en plus de 200 services en ligne pour les entreprises, a-t-elle soutenu.
En ce qui concerne les initiatives de son département, Mme Mezzour a mis en lumière les efforts visant à développer les compétences, notant que le projet Jobintech ambitionne de former 15.000 jeunes talents dans le domaine du numérique dans différentes régions du Royaume d'ici 2026.
Cette rencontre, modérée par le professeur marocain à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, Rachid Guerraoui, a connu la présence de l'ambassadeur du Maroc à Berne, Lahcen Azoulay, du président de l'Ecole, en plus de chercheurs et étudiants.
D'ailleurs, Ghita Mezzour a reçu samedi un Prix décerné annuellement par l'institution en reconnaissance des réalisations de ses lauréats sur le plan de la recherche et de la carrière professionnelle.
Un chantier en progression Dans ce sens, le ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l'administration a scellé deux conventions de partenariat avec l'Agence allemande GIZ, pour la mise en œuvre de deux projets prioritaires pour le Royaume. Le premier consiste à soutenir la digitalisation de l'administration publique de sorte à améliorer les services offerts aux citoyens, alors que le deuxième consiste à appuyer la digitalisation des TPME marocaines afin de les adapter aux nouvelles exigences du marché. Dans le détail, cette première convention porte sur la mise en œuvre d'un projet relatif à la transition numérique de l'administration publique, et s'étale sur une période de trois ans avec un budget de 3 millions d'euros. Ce projet vise, en premier lieu, à soutenir les administrations publiques de sorte à améliorer le panel de services offerts aux citoyens, puis, en deuxième lieu, à assurer une mise en place optimale de la coopération avec la sphère numérique, avec notamment comme perspective d'accélérer la transition numérique du secteur public au Maroc. La deuxième convention, quant à elle, s'inscrit dans le cadre du projet d'inclusion numérique des très petites, petites et moyennes entreprises (TMPE) et s'étale sur une période de 4 ans pour un budget de 5 millions d'euros. Celle-ci vise à renforcer les moyens techniques et organisationnels des administrations et acteurs étatiques dans le domaine de l'inclusion numérique des TMPE, à inciter la création d'offres et de services dédiés aux besoins spécifiques des TMPE, mais aussi à améliorer l'aptitude de ces derniers à choisir les services appropriés pour réussir cet objectif. « L'idée consiste à mettre en place un programme transverse d'accompagnement au sein des administrations publiques, et de déployer une communauté des ambassadeurs du numérique au sein des administrations publiques. Il s'agit aussi d'écouter les besoins et le degré de satisfaction des usagers, à travers le prisme des citoyens et des entreprises », a précisé la responsable gouvernementale, soulignant que l'objectif ultime de cette initiative est « d'accroître l'efficacité et la performance de l'administration marocaine et surtout de donner plus de lisibilité et de visibilité sur les procédures et démarches administratives au citoyen, conformément aux hautes orientations royales.
Formation continue des fonctionnaires
Il est à noter qu'un tel chantier présente différents défis, notamment la formation des fonctionnaires. Dans le même sens, Ghita Mezzour a fait savoir, qu'en une année seulement, les fonctionnaires ont eu droit à quelque 240.000 jours de formation continue.
En pourcentages, ce chiffre est, a-t-elle poursuivi, réparti comme suit : 92% pour des formations à caractère professionnel en relation directe avec le département concerné, 6% pour des formations en gestion des ressources humaines et financières et 2% pour le leadership pour un total de 18 départements. Les services déconcentrés ont bénéficié de près des deux tiers du temps consacré à la formation continue avec 69,7%, tandis que les services centraux ont usé des 30,3% restants.
Digitalisation de l'administration publique : Un bilan d'étape honorable Plus de 600 plateformes numériques ayant pour but de faciliter les services administratifs ont été recensées, selon la dernière étude de terrain menée par le ministère chargé de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, et ce, au niveau de 75 administrations. Il s'agit de plateformes institutionnelles qui offrent des informations sur les missions et prérogatives des établissements et administrations publics, de plateformes informatiques qui proposent des informations sur les services, procédures et décisions administratifs. Ces plateformes sont classées sur le portail en ligne «maroc.ma» par thèmes, en langues arabe, amazighe, anglaise, française et espagnole, avec une description de chacune d'elles, relevant, à cet égard, la diversité et la richesse de ces plateformes numériques marocaines.