Près de 6 mois de travail laborieux, où très souvent les matinées et les après-midi ne connaissaient pas d'entre acte, ont été mis à profit pour finaliser un dossier sur les principaux axes du plan stratégique de Marrakech pour la période 2009-2012. Au départ, le cumul des études et recherches précédentes jusqu'alors soigneusement rangés dans les placards, à l'arrivée un dossier de 18 pages qui se veut scientifique plutôt que technique explorant toutes les voies à même de porter Marrakech au hit parade des destinations touristiques africaines à l'horizon 2015. Pour ce faire l'équipe de pilotage a d'abord pris la mesure du temps présent avant d'attaquer les moyens et long terme. Il est vrai qu'à l'examen de cet exhaustif document, on s'aperçoit qu'il contient une part importante de rêve et un pan d'ambition qui dépeignent sur l'esprit scientifique et pragmatique, il n'en demeure pas moins que les pistes qu'on y découvre et les divers moyens d'accompagnement nécessaires à cette «marche verte» ne peuvent que faire emplir d'optimisme le lecteur. Nous y souscrivons tant que le tourisme est par essence une flagrance de rêve et du voyage des sens. Qu'on veuille fédérer le public, le privé et les élus dans cette entreprise, est un appel de la raison. Réussir cette fusion aux éléments hétéroclites relève de l'exploit. Qu'on se contente de se définir dans l'accompagnement du pilotage du développement du tourisme dans la région alors que l'on est l'outil de référence s'inscrit en porte à faux avec la mission première du CRT, à savoir la promotion. La réflexion et la proposition à ce que l'on sache sont l'affaire de la politique générale du gouvernement. Qu'à cela ne tienne. Le jeune président du CRT , Hamid Bentahar en a plein d'idées et une philosophie qui lui est propre pour non seulement le rétablissement du secteur touristique mais surtout pour son envol dans la perspective de la vision 2020. Pour cela il inscrit parmi les missions qui lui sont dévolues 4 services : - Le produit et l'image: qualité de service ; rehausser la qualité du produit, la formation et la professionnalisation des métiers, améliorer l'accueil, l'environnement et la qualité des prestations. - La capacité d'hébergement (investissements): suivre l'évolution de la capacité d'accueil en termes de quantité et de diversité et encourager l'investissement ; veiller sur la politique tarifaire des hôtels et sur la qualité, équilibrer l'offre hébergement. - La politique aérienne (capacité) : veiller à une meilleure adéquation entre l'offre aérienne et l'offre d'hébergement ; mener une concertation avec les acteurs du transport aérien, planifier l'adéquation entre les lits nouveaux et le sièges d'avion additionnels. - La promotion et marketing : élaborer la stratégie promotionnelle régionale : marketing moderne ; renforcement du budget de promotion, valoriser l'arrivée des enseignes de luxe, améliorer et réactualiser les supports de communication. Nous pensons que les 3 premiers services ne relèvent nullement de ses prérogatives encore moins de son pouvoir de contrôle pour l'adéquation souhaitée. C'est plutôt le 4ème service qui représente son véritable champ d'action. Nous admettons que la réussite de son programme reste tributaire de son adéquation avec l'aérien. Nous admettons que le privé et le corps élu doivent s'impliquer chacun au niveau de ses compétences, car comme le dit à juste titre l'adage populaire « Une seule main ne saurait applaudir». Par ailleurs, nombreux sont les services qui requièrent une mise à niveau et qui dépendent d'autres intervenants. Nous citerons à titre d'exemple, nos taxis et le comportement de certains de leurs chauffeurs d'accueil au niveau de l'aéroport , le paysage urbain, l'affichage des prix On ne redira jamais assez que pour que la locomotive Marrakech puisse atteindre sa vitesse de croisière il lui faut fournir le carburant nécessaire. Un budget conséquent est nécessaire pour l'accompagner. Ce n'est qu'au prix de la conjugaison du travail des uns et des autres dans une harmonie et une coordination qui cristalliseraient le consentement de l'ensemble des acteurs que la ville de Marrakech pourrait viser la 1ère marche du podium du championnat africain du tourisme. Et vous savez plus que tout le monde qu'une compétition de quelle nature qu'elle soit requiert un effort soutenu, un budget conséquent une équipe soudée, un manager chevronné et rusé et des dirigeants unis, parlant le même langage. Au CRT hélas ! cette union n'est toujours pas de mise. Il suffit de passer en revue le nombre des hôtels inscrits et celui des membres à jour de leurs cotisations pour se rendre à cette amère évidence. Alors de grâce, commençons par consolider notre corps professionnel pour être à même d'affronter le défi du remplissage d'un déferlement de lits qui donne du tournis. Déjà l'on est en difficultés devant une capacité d'accueil de 40 980 lits, quelle attitude prendre lorsqu'on sera dans 3 ans avec 81 229 lits sur les bras (selon les statistique du CRT)? Cherchons réponse dans l'immédiat. Loin de nous l'idée de mettre en question la très judicieuse étude faite dans ce sens par le CRT, laquelle étude peut très bien servir de feuille de route pour peu qu'elle jouisse de l'élan de tous les acteurs du secteur et bénéficie de ce qui passe pour être le nerf de la guerre, le financement laissons-nous entendre. Maintenant à nous tous de nous mobiliser dans ce sens et de faire de ce défit une cause commune.