Le président russe, qui recevait ce 4 septembre son homologue turc à Sotchi, a réitéré que la Russie ne reviendrait pas dans l'accord céréalier tant que les points de cet accord qui la concernent ne seraient pas respectés. Lundi, alors qu'il recevait son homologue turc à Sotchi, le président russe a réitéré que la Russie ne signerait pas de nouvelle prorogation de l'Initiative de la mer Noire tant que les clauses la concernant ne seraient pas appliquées. «C'est souvent avec nos partenaires occidentaux que cela se passe ainsi, ils nous ont trompés, ils n'ont rien fait», a déclaré Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse commune. Prenant à témoin Recep Tayyip Erdogan, avec le concours duquel le fameux accord céréalier avait pu être conclu en juillet 2022, le président russe a rappelé que Moscou avait déjà accepté de proroger ces accords contre des promesses qui n'ont finalement jamais été concrétisées. «Nous ne sommes pas contre un accord, nous sommes prêts à y revenir immédiatement, dès que les promesses qui ont été faites envers la Russie seront satisfaites». Vladimir Poutine a accusé l'Occident de continuer à restreindre les exportations agricoles russes. "Nous serons prêts à envisager la possibilité de relancer l'accord sur les céréales, et j'en ai encore parlé aujourd'hui avec le président Erdogan. Nous le ferons dès que tous les accords sur la levée des restrictions à l'exportation des produits agricoles russes seront pleinement mis en œuvre", a déclaré le locataire du Kremlin qui a également accusé Kiev d'avoir utilisé le corridor ouvert aux navires, par cet accord, «pour procéder à des livraisons d'armes».
Aucune amélioration de la situation alimentaire internationale
Par ailleurs, Vladimir Poutine estime que l'Initiative de la mer Noire «n'a pas amélioré la situation alimentaire internationale». «Il n'y a pas de véritable manque aujourd'hui, juste un problème de répartition, mais cela n'est absolument pas lié à l'accord céréalier», soutient-il, avant de rappeler que seule une infime partie du fret expédié par l'Ukraine grâce à l'accord avait été acheminée vers les pays les plus pauvres. Une réalité loin d'être en phase, aux yeux du président russe, avec l'objectif annoncé de cette Initiative de la mer Noire: en l'occurrence, éviter une crise alimentaire mondiale qui frapperait les pays les plus pauvres. «Les pays occidentaux nous ont trompés, en matière d'objectif humanitaire», a assuré Vladimir Poutine. De son côté le président turc Recep Tayyip Erdogan prépare de «nouvelles propositions» avec l'ONU pour «obtenir des résultats» mais il n'a pas donné de détails à ce sujet. Et il pense que "la Turquie trouvera rapidement une solution qui répondra aux attentes". Il a toutefois au détour d'une réponse à la presse, estimé que l'Ukraine devait «assouplir son approche». D'après le décompte de l'ONU, environ 12 millions de tonnes de céréales et d'autres denrées alimentaires ukrainiennes ont ainsi été expédiées aux Etats membres européens, la Chine en ayant reçu 8 millions. Bien avant la suspension de sa participation à l'accord céréalier, le président russe avait promis aux pays les plus dans le besoin que, dans une telle éventualité, Moscou compenserait les livraisons ukrainiennes.