170 blessés samedi à Tel-Aviv lors de heurts entre immigrés érythréens et la police israélienne. Les violences de samedi après-midi ont fait environ 170 blessés, dont des policiers. Une quarantaine de manifestants ont été arrêtés. Dans le sud de Tel-Aviv, parmi les quartiers les plus défavorisés de la métropole israélienne, des demandeurs d'asile érythréens se sont confrontés samedi à la police israélienne. L'incident a très vite dégénéré et a tourné à la violence et quelque 170 manifestants ont été blessés, certains gravement, 35 policiers ont également dû recevoir des soins et 39 manifestants ont été arrêtés. Les tensions ont éclaté lors d'un rassemblement de centaines d'Erythréens opposés à leur gouvernement, à l'extérieur d'une salle où un événement pro-régime était organisé par l'ambassade d'Erythrée en Israël. La situation s'est rapidement enflammée, dégénérant en émeutes dans les rues de la ville. Face à l'escalade de la violence, les forces de l'ordre ont été contraintes d'intervenir de manière drastique. Tirs de grenades assourdissantes, de balles en caoutchouc mais aussi des balles réelles : on a assisté à de véritables scènes d'émeutes dans les quartiers sud de Tel-Aviv. La police reconnaît avoir été prise de court face à l'ampleur des affrontements, selon le correspondant de RFI. Des manifestants ont notamment saccagé un bâtiment où devait se dérouler un événement organisé par l'ambassade d'Erythrée. «La communauté érythréenne se divise en deux : ceux qui sont pour le régime et ceux qui sont contre, explique Asante, un demandeur d'asile érythréen et opposant au gouvernement. Je suis parti d'Erythrée à 13 ans. Les partisans du régime ont voulu faire un festival pour leur gouvernement. Et nous, on n'est pas d'accord !»
Vers l'expulsion des immigrés érythréens
«Les policiers, qui craignaient pour leur vie, ont tiré à balles réelles sur les émeutiers», a ajouté la police dans un communiqué, précisant que 27 de ses membres avaient été blessés dans les affrontements. La police a précisé que 39 suspects avaient été arrêtés, pour avoir «agressé des policiers et leur avoir jeté des pierres». Certains portaient «des armes, des bombes de gaz d'auto-défense et des pistolets électriques paralysants». Magen David Adom, l'équivalent de la Croix-Rouge en Israël, a indiqué avoir pris en charge 114 personnes, dont huit étaient grièvement blessées. L'hôpital Ichilov de Tel-Aviv a indiqué avoir admis 38 personnes blessées dans les affrontements, dont une douzaine par balles. Près de 20.000 demandeurs d'asile érythréens vivent en Israël à l'heure actuelle. La plupart d'entre eux sont arrivés illégalement par la péninsule du Sinaï et sont installés dans des quartiers du sud de Tel-Aviv. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, devait convoquer dimanche une équipe spéciale de ministres pour examiner les mesures à prendre contre les immigrés illégaux originaires d'Erythrée ayant participé aux troubles à Tel-Aviv samedi après-midi. L'expulsion d'immigrés érythréens est susceptible d'être parmi les mesures à prendre par l'équipe ministérielle.