Au moment où le meurtre de ressortissants franco-marocains à Saïdia suscite l'indignation générale, un survivant, dont le frère a été tué par balle, a livré sa version des faits. Selon lui, le groupe de vacanciers, qui s'est retourné involontairement dans les eaux algériennes lors d'une balade en jet-ski, a été ciblé par une fusillade des garde-côtes algériens, faisant deux morts, dont le frère du témoin. Les éléments de la Marine algérienne ont choisi délibérément de leur tirer dessus, sachant qu'ils étaient informés de leur situation. Le meurtre des deux Marocains par des éléments de la Marine algérienne continue de susciter l'attention publique surtout dans les réseaux sociaux où les internautes ne cessent d'exprimer leur indignation. Au moment où les circonstances de ce drame n'ont pas encore été élucidées au niveau officiel, la version des faits semble de plus en plus claire après les confidences livrées par les survivants aux médias, qui confirment l'implication des éléments de la Marine algérienne dans le meurtre des ressortissants franco-marocains.
Mohammed Kaissi, survivant et frère ainé d'une des victimes qui s'appelle Bilal, a livré sa version des faits à nos confrères d'Al3omk. L'air affligé et le visage grave, il a raconté les détails de leur aventure qui a tourné au drame après l'intervention meurtrière des garde-côtes algériens.
En fait, le témoin, son frère, son cousin et deux autres amis, sont allés à Saïdia pour se balader en jet-ski. Vers 16 heures, ils sont partis de la Marina vers le cap de l'eau en passant par Sidi El Bachir où ils ont mangé du poisson avant de retourner à la Marina. À l'approche du crépuscule, vers 19 heures, ils se sont trouvés égarés en pleine mer et ne voyaient plus les roches de la Marina. Ensuite, ils ont erré dans les flots jusqu'à leur arrivée soudaine et inopinée dans les eaux algériennes. Ils s'en sont aperçus lorsqu'ils ont croisé un zodiac de la Marine algérienne qui, d'abord, a tenté de les renverser.
Le groupe, déboussolé, a essayé de reprendre le chemin des eaux marocaines. C'est à ce moment-là qu'ils ont été ciblés par des coups de feu des garde-côtes algériens. Selon la version de Mohammed, plusieurs balles ont percuté son frère tandis qu'une autre a pénétré le corps de l'autre , Abdelali Mechouer, qui a reçu un coup fatal. Concernant le dernier, son jet ski a été renversé par les marins algériens qui n'ont pas manqué de le faire monter à bord de leur zodiac. Il est toujours détenu en Algérie.
Après la fusillade, Mohammed qui a échappé miraculeusement à cette bourrasque de balles des garde-côtes, s'est retrouvé seul dans la mer. C'est à ce moment-là qu'il a réalisé que son frère et son ami Abdelai sont morts vu qu'ils n'entendait que le bruit du flottement de leurs cadavres.
Après une nage à contre-courant, Mohammed est parvenu à croiser une patrouille de la Gendarmerie royale qu'il a ramené à la Marina après avoir cherché les corps des victimes sans succès. Aussitôt arrivé à la Marina, le rescapé a découvert avec horreur un des jet-skis des victimes avec des taches de sang.
Selon Mohammed, les garde-côtes algériens se rendaient bien compte qu'ils avaient affaire avec des civils qui perdu leur chemin puisque son défunt frère a parlé avec eux. Pourtant, ils ont choisi de tirer sur eux. Le corps de son ami Abdelali est toujours en Algérie, sa famille réclame son rapatriement. Le frère de Mohammed, Bilale, a été enterré et inhumé dans le cimetière de Sidi Hazem près d'Oujda.
Pour l'instant, les autorités marocaines n'ont pas encore livré les conclusions de leur enquête. Le Porte-Parole du gouvernement, Mustapha Baitas, s'est contenté de dire, lorsqu'il a été interrogé, ce jeudi, lors de la conférence de presse hebdomadaire, que cette affaire relève de la compétence de la Justice.