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Dette publique et investissements : L'Exécutif face à la double contrainte budgétaire ! [INTEGRAL]
Publié dans L'opinion le 29 - 08 - 2023

Durant la prochaine année législative, le gouvernement devra continuer à augmenter le niveau des investissements, tout en gardant le ratio de la dette maîtrisé. Une équation compliquée.
A l'instar de l'année dernière, le Projet de Loi des Finances (PLF) 2024 est ponctué par les contraintes budgétaires, étant donné les ambitions d'investissements du Maroc en ces temps de crise. Ceci alors que la situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) affiche un déficit budgétaire de 29,2 milliards de dirhams (MMDH), contre un déficit de 25,5 MMDH un an auparavant. Cette pression subie par les caisses de l'Etat implique une accentuation du besoin de financement et par ricochet un alourdissement de la charge de la dette. Des estimations partagées par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), qui table sur un taux d'endettement qui dépasse les 83% en 2023, mais qui vont à l'encontre des objectifs de l'Exécutif qui souhaite placer le ratio de la dette à 70%.

Il est vrai que dans la mesure où une grande partie de la dette est libellée en dollar, le Maroc devrait la rembourser de manière plus onéreuse, compte tenu de l'appréciation de la monnaie américaine ces derniers temps. D'autant que depuis le début de la vague inflationniste en 2022, les taux d'emprunt sont plus élevés qu'auparavant, ce qui rend la charge de la dette plus importante. C'est dire que la fin de la pression sur les caisses de l'Etat n'est pas pour demain.

Ceci dit, le gouvernement tire ses ambitions de la politique budgétaire qu'il a mise en place lors de son investiture, qui consiste à rationaliser les dépenses publiques et consolider les recettes fiscales. En effet, la durabilité des finances publiques figure parmi les grandes priorités du gouvernement lors de l'actuel PLF, comme en témoigne son engagement à réduire le déficit public, et écrit noir sur blanc dans la note de cadrage du projet. Pour ce faire, l'Exécutif mise sur deux chantiers épineux, à savoir la réforme de la TVA et la lutte contre l'informel. «Il me semble judicieux de continuer à intégrer le secteur informel qui constitue un manque à gagner énorme pour les recettes de l'Etat, néanmoins, il ne faut surtout pas céder à la tentation de la seule solution fiscale», nous indique Anas Abdoun, Senior Analyst Africa & Middle-East chez Stratas Advisors, qui alerte également contre le recours aux bourses des contribuables, dont le pouvoir d'achat a été érodé par la hausse du coût de la vie.

Mi-figue, mi-raisin

Il est vrai qu'avec la nouvelle réforme fiscale, une bonne partie de Marocains devra contribuer davantage aux rentrées de l'Etat. Toutefois, le gouvernement table sur les chantiers sociaux, tels que le Programme des allocations familiales, l'aide directe au logement ou encore le soutien aux agriculteurs, pour équilibrer la donne. Par ailleurs, il a appelé l'administration publique à serrer encore plus la ceinture, en limitant les missions à l'étranger et les achats, en rationalisant les dépenses de fonctionnement à travers l'utilisation des EnR (Energies Renouvelables) et l'économie d'eau, etc. Des mesures louables, mais qui n'auront pas un impact majeur sur la balance budgétaire. D'où la recommandation de l'Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI), qui appelle à explorer des sources de financement alternatifs (voir article annexe), de sorte à compléter les chantiers titanesques du pays, sans pour autant alourdir gravement la dette.

Ceci dit, Anas Abdoun affirme que la seule solution pour pallier à la dette est la croissance. Car oui, si, aujourd'hui, l'Etat est obligé de recourir à l'endettement pour compléter ses projets, ses emprunts, tout d'abord, doivent être contractés à moyen terme pour faciliter leur remboursement et devraient être orientés vers l'investissement afin de générer plus de croissance. Car aujourd'hui, la capacité de l'investissement à propulser la machine de la croissance est remise en doute par les chiffres. Bien que l'économie nationale investisse 30% du PIB - un niveau jugé très élevé et au-dessus de la moyenne mondiale -, les retombées sur la croissance demeurent faibles. Dans ce sillage, l'Exécutif a indiqué que dans les dépenses d'investissement, il donnerait la priorité aux projets stratégiques à forte valeur ajoutée, qui font d'ailleurs objet d'Instructions royales. L'allègement de la pression sur les caisses de l'Etat s'annonce compliqué !

3 questions à Anas Abdoun « Le Maroc poursuit une trajectoire économique qui requiert des investissements substantiels »
- La dette publique du Maroc ne cesse de s'accroître, a-t-on atteint le niveau de non-retour ?
Je pense qu'il serait inapproprié d'analyser cette question uniquement à travers une perspective ordolibérale en ce qui concerne le Maroc. La soutenabilité de l'investissement dépend largement de notre capacité à générer des taux de croissance solides. Il convient d'évaluer le niveau de la dette en fonction de la croissance économique plutôt que de le juger uniquement par rapport à la taille du PIB. Par exemple, un taux d'endettement de 80% du PIB dans une économie mature et complexe avec une croissance annuelle de 1% ne peut être comparé à une économie en développement ou émergente affichant une croissance dépassant les 5%.
L'Exécutif avait fixé le cap de 500 MMDH d'investissements publics en 2023, d'après vous, doit-on renoncer aux chantiers dévoilés auparavant pour alléger l'endettement public ?
Le Maroc poursuit une trajectoire économique particulière qui requiert des investissements substantiels. Notre objectif n'est pas simplement d'atteindre de légères augmentations de croissance comme c'est le cas pour les économies matures, mais plutôt d'engendrer des bonds de croissance en vue d'atteindre le statut d'économie émergente. L'investissement est une condition fondamentale pour la transformation économique du pays. Toutefois, il est important de considérer que le contexte économique actuel est empreint d'incertitudes.
Nous émergeons encore des retombées de la crise liée à la Covid-19, suivie d'un ralentissement économique mondial et d'une inflation marquée, sans oublier la hausse des taux d'intérêt de Bank Al-Maghrib. Tous ces éléments ne favorisent pas une politique d'investissement robuste. Il serait plus avisé d'observer des signes de reprise avant de déployer les 500 MMDH d'investissements publics.
Un assainissement des finances publiques n'a le plus souvent pas réduit les ratios d'endettement par le passé, quelles mesures à adopter pour rééquilibrer les finances publiques ?
Il est crucial de ne pas céder à la tentation de la seule solution fiscale. De nombreux pays ont tenté d'atteindre l'équilibre budgétaire en recourant à des augmentations fiscales, mais cela a souvent eu pour conséquence de réduire la croissance économique et, par extension, les recettes budgétaires.
Dans le contexte du Maroc, il me semble judicieux de continuer à intégrer le secteur informel, une part significative de l'économie qui échappe aux recettes de l'Etat. Parallèlement, il est important d'utiliser l'investissement comme levier de croissance et de génération de recettes pour l'Etat.
Finances publiques : L'alternative de l'AEI
- L'inventaire et la récupération des dividendes non remontés par les entreprises et établissements publics et les participations de l'Etat ;
- La réactivation de la politique de privatisation et d'ouverture du capital des entreprises publiques, notamment à travers la Bourse ;
- La vente des biens relevant du domaine privé de l'Etat, souvent loués à des prix sans commune mesure avec leur valeur réelle ;
- La mise en place et l'affectation transparente de nouvelles licences d'exploitation de mines, de carrières, de ressources halieutiques, avec des contrats-programmes de valorisation effective de ces ressources et la procuration de contreparties significatives pour les finances publiques ;
- L'utilisation du levier de la dette des collectivités territoriales et le recours aux partenariats public -privé (PPP) pour le financement de certaines infrastructures locales et grands projets générateurs de revenus (marchés de gros, parkings, transport public, unités de tri et de valorisation des déchets, stades, zones industrielles, etc.).
SCRT : Le déficit budgétaire se creuse
La situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) à fin juillet dernier fait ressortir un déficit budgétaire de 29,2 milliards de dirhams (MMDH), contre un déficit de 25,5 MMDH un an auparavant, selon le ministère de l'Economie et des Finances.
Cette évolution recouvre une augmentation des dépenses globales (+13,8 MMDH) plus importante que celle des recettes (+10,1 MMDH), fait savoir le ministère qui vient de publier la SCRT de juillet 2023.
Dans le détail, les recettes ont enregistré, sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, un taux de réalisation de 58,3% par rapport aux prévisions de la Loi de Finances (LF). Comparativement à fin juillet 2022, ces recettes se sont inscrites en hausse de près de 10,1 MMDH ou 5,9%. Quant aux dépenses ordinaires, elles se sont établies à 172,3 MMDH, enregistrant un taux d'exécution de 59,1%. Par rapport à fin juillet 2022, ces dépenses ont diminué de 534 millions de dirhams (MDH), recouvrant, d'une part, une baisse des charges de la compensation (- 8,5 MMDH) et, d'autre part, une hausse des dépenses au titre des "biens et services" (+6,1 MMDH) et des intérêts de la dette (+1,9 MMDH).
Ces évolutions des recettes et des dépenses ordinaires se sont traduites par un solde ordinaire positif de 10 MMDH, contre un solde négatif de 621 MDH un an auparavant. En ce qui concerne les dépenses d'investissement, les émissions à ce titre ont affiché un taux d'exécution de 58,8%.


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