Le gouvernement de transition au Burkina a approuvé mercredi en Conseil des ministres la résiliation du contrat de concession de l'aéroport de Donsin attribué à un consortium constitué des groupes français Meridiam et Aéroport de Marseille Provence (AMP). Le groupement d'entreprises qui devait développer et exploiter le nouvel aéroport sur 30 ans a vu son contrat suspendu en janvier 2023 à la suite du décès de 7 personnes causé par l'effondrement d'un bâtiment sur le chantier. L'incident a créé, selon le gouvernement, des doutes sur la qualité des travaux, alors qu'un collectif des syndicats de l'aviation civile avait déjà soulevé l'existence dans le contrat de clauses supposées défavorables pour l'Etat burkinabè.
Les motifs de l'interruption définitive du contrat concernent entre autres la durée de la concession, le régime fiscal appliqué au consortium ainsi que des manquements à la réglementation intérieure en matière d'aviation civile.
« Le partenaire privé devrait exploiter l'infrastructure pendant 30 ans avant de la remettre à l'Etat alors que son apport financier au projet est dérisoire. Aussi, le régime fiscal appliqué relève des insuffisances. Le modèle financier ne garantit pas non plus la pérennité des structures régaliennes de l'aviation civile », a expliqué le ministre burkinabé en charge des Transports, Roland Somda.
Selon le programme d'investissement dévoilé après la signature de la convention de concession en octobre 2021, les exploitants français devaient investir 220 millions € dans la construction de la plateforme. Prévue pour remplacer l'aéroport de Ouagadougou-Taamsê construit dans les années 60, la nouvelle plateforme en chantier depuis novembre 2017 devrait être dotée d'infrastructures plus grandes et modernes, capables d'accueillir jusqu'à 1 million de passagers.
A rappeler que la partie aviation civile est constituée de plusieurs lots, 25 ou 26 lots, dont 15 sous maîtrise d'ouvrage publique et 11 lots à réaliser par le concessionnaire. Le plus emblématique est l'aérogare et les pavillons. La convention a été signée par le gouvernement avec AERIO en octobre 2021. Un mois plus tard, le décret devrait être signé. A partir de cette date, le concessionnaire avait 3 ans. Un an pour mobiliser les financements et deux ans pour réaliser les infrastructures pour 145 milliards FCFA. En principe, le 12 novembre 2024, il devrait livrer ses infrastructures. Et le phasage des différents lots était calé sur cette période.