Le ministre de l'Equipement et de l'Eau, Nizar Baraka, et le président du Conseil Mondial de l'Eau, Loïc Fauchon, ont présidé conjointement, ce jeudi à Fès, la cérémonie d'ouverture de la 3ème Conférence Internationale sur l'Eau et le Climat (3ème CIEC), sous le thème « La gestion de bassins : clé pour l'adaptation et l'atteinte des Objectifs de Développement Durable ». Cette édition intervient dans un contexte hydrique très critique dans le monde entier qui ne cesse de s'exacerber. Le ministre Nizar Baraka a mis en exergue les réalisations des pouvoirs publics, pour contrecarrer la dégradation de la situation hydrique au Maroc, et ce, en application des Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI.
"Le Maroc a ainsi dédié une enveloppe de 17 milliards de dirhams, sans compter les partenariats public-privé, qui portent le montant au-delà de 20 milliards de dirhams, avec pour objectif de mettre en œuvre les chantiers prioritaires pour la préservation de l'eau potable", a déclaré le ministre, lors de la conférence.
« Généralement, le Royaume a pris de manière proactive des mesures immédiates, et a programmé et mis en œuvre des projets structurants dans un cadre participatif entre tous les secteurs et établissements concernés par l'eau. Le Maroc œuvre résolument pour la mise à jour de la politique de l'eau en marquant un tournant décisif, à travers la réalisation de projets de mobilisation des eaux non conventionnelles qui concernent la réutilisation des eaux usées traitées et le dessalement de l'eau de mer », a-t-il expliqué.
Le ministre a également précisé que les bassins sont des lieux de convergence et des territoires de partage et de solidarité, qu'il faut davantage développer, autour d'outils opérationnels concrets, dans l'objectif d'accélérer l'adaptation au changement climatique. « Ils permettent d'organiser, à la bonne échelle, le partage des informations nécessaires à tous, pour comprendre l'impact de proximité des changements planétaires », a-t-il ajouté. Les organismes de bassins ont un rôle croissant pour atteindre les objectifs de la gestion intégrée de l'eau pour tous les Plans, y compris le Plan d'action de Dakar pour les bassins fluviaux, les lacs et les aquifères.
Par ailleurs, le ministre a fait savoir que la Conférence de Fès constitue, aussi, un événement préparatoire de la COP 28 prévu à Dubai, et du prochain Forum Mondial de l'Eau, prévu à Bali en Indonésie en mai 2024. C'est dans cette optique qu'un protocole d'accord a été signé entre le MEE en sa qualité de président du RIOB, le Gouvernement indonésien et le CME. Un protocole d'accord qui confie au RIOB la mission de coordonner la préparation du segment des bassins au sein du processus politique du Forum de Bali.
À la fin de son intervention, M. Baraka a annoncé le lancement officiel de la huitième édition du Grand Prix Mondial Hassan II de l'Eau. Ce Prix, créé en mars 2000, à l'initiative conjointe du Royaume du Maroc et du Conseil Mondial de l'Eau, est dédié à la mémoire de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, pour sa vision clairvoyante et sa stratégie perspicace en matière de gestion intégrée et durable des ressources en eau. Ce Prix est une distinction des plus prestigieuses dans le domaine de l'eau, au niveau international. A noter que le Souverain a bien voulu porter la valeur de ce Prix de 100.000 à 500.000 dollars, qui, pour la dernière édition, a été remis à Dakar à l'Organisation OMVS, en illustration à l'importance que le Maroc attache à la gestion des bassins.
Fauchon salue les efforts du Maroc
Loïc Fauchon a, quant à lui, exposé l'accroissement du stress hydrique qui ravage la planète, tout en exhortant les participants à miser sur les réserves aquatiques, qui pourront être une bonne solution pour la politique de l'eau de tous les pays, et qui seront à la fois des réserves de biodiversité pour protéger l'écosystème, et également pour avoir des capacités en cas de pénuries, et production d'électricité.
Fauchon a ensuite salué dans son allocution que le Maroc est parmi les pays qui s'impliquent comme il se doit dans la lutte contre le réchauffement climatique et les chantiers des énergies renouvelables, soulignant que la station de dessalement de l'eau de mer à base de l'énergie renouvelable et propre moyennant un parc éolien, notamment celle de Dakhla.
Fauchon a en outre incité les participants (ministres et représentants des pays asiatiques, africains et européens) à mettre en place un engagement politique. "La situation hydrique aujourd'hui, dans le monde, a besoin d'un engagement politique solide.", a-t-il mis en garde les participants.