Il va bien nous falloir accepter tout cela et le digérer même si « ça » ne passe pas. Le spectacle de cette équipe nationale désarmée désemparée, incapable de s'imposer, se faisant balloter est pénible à voir mais il ne faut pas fermer les yeux, il nous faut voir et boire le calice, jusqu'à à la lie. Depuis la défaite face au Gabon à Rabat, au match-aller, on savait les carottes pratiquement cuites. L'équipe nationale était sans ressort, sans solidarité, sans punch malgré tous les talents qui la composent. Elle ne semblait pas avoir digéré la grosse claque reçue à la CAN 2008 et toutes les dissensions nés au Ghana avec pour conséquence le départ d'Henri Michel parti en nous lançant des imprécations bien senties lors de sa dernière conférence de presse. Tout le monde se rappelle de cela, mais personne ne se souvient que surtout, surtout, lors de cette conférence des journalistes s'étaient mués en mauvais procureurs au lieu de rester dans leurs rôles et qu'ils avaient réussi à mettre Michel hors de ses gonds. Il va bien falloir un jour parler de ces provocations téléguidées (beaucoup de journalistes sont « conseillés » par des dirigeants) et de leur impact sur le monde du sport en général. Si les joueurs de l'équipe nationale étaient aussi méchants que certains journalistes, ils vous diraient ce qu'ils subissent de la part de nos médias et le public serait édifié. Mais pour l'instant, c'est la loi du silence et le travail de sape continue tranquillement. Revenons à Gabon-Maroc qui a du être une sacrée gifle pour Hassan Moumen qui, il y a encore 3 jours rêvait de battre le Gabon au Gabon. Il l'avait dit à la Maâmora, et normalement, s'il l'a dit, c'est qu'il y croyait. Et bien mon vieux, au lieu de ça, qu'est-ce qu'il a dégusté près de son banc de touche debout avec ses lunettes de soleil qui n'ont pas dû lui cacher grand chose de la terrible réalité. Cette victoire des joueurs de Giresse, Moumen, lauréat de l'Institut Moulay Rachid, entraîneur du FUS, et qui découvrait le haut niveau a dû la recevoir en pleine figure comme une leçon qu'il ne doit jamais oublier. Car elle lui apprendra qu'on ne devient pas entraîneur national pour appeler celui-ci ou celui-là, les faire entrer sur un terrain et se dire que ça va marcher. Un joueur plus un autre joueur, ça peut faire onze gars sur le gazon, mais cela ne fait pas une équipe. Une équipe, c'est un groupe et un groupe, ça se construit, ça s'organise, ça se discipline, ça s'équilibre entre toutes ses composantes afin d'espérer en obtenir une performance. C'est du boulot, c'est un métier, on l'a ou on ne l'a pas. Mais il peut s'apprendre, et c'est exactement cela qui arrive à Moumen, il apprend, et il se rend compte que qu'il savait avant ou croyait savoir, ne lui sert à rien. Il a été ratiboisé à Libreville présentant le onze national le plus faible de l'Histoire. Bien sûr, on va nous dire maintenant ce n'est pas sa faute, c'est Lemerre qui a tout gâché, et puis, qu'il n'a pas eu le temps. D'accord, mais d'abord qu'a-t-il fait de plus que Lemerre, notre Moumen national à part de présenter les mêmes joueurs sur le terrain, des joueurs qui avaient « coulé » Henri Michel, Fakhir et Lemerre et qu'on retrouvait encore dimanche aussi inamovibles et aussi maladroits que toujours. Le nombre de matches que Safri a joués en tant que capitaine d'équipe et qu'on a perdus est édifiant, les gaffes et erreurs des mêmes défenseurs se répètent depuis des mois. Il y a eu 2 buts du Gabon qui sont une véritable honte pour une défense nationale. Mais à entendre parler Moumen lors de sa dernière conférence de presse avant de partir jouer à Libreville, on aurait dit un coach sûr de son équipe, et de son travail. Au lieu de ça, on a vu le résultat. Et pour cela, Hassan Moumen devient indéfendable. Quelque soit l'explication qu'il pourrait présenter, elle est inacceptable dorénavant. Il aurait dû parler avant, mettre en garde, et ne pas se montrer aussi confiant. Et cela est une faute professionnelle. L'équipe nationale version 2008/2009 celle-là susceptible de nous mener vers l'Afrique du Sud et son Mondial, aura été la plus faible de toute l'Histoire des éliminatoires d'un Mondial. Jamais le Maroc n'a été aussi clairement et aussi sèchement éliminé d'une course vers une Coupe du Monde sauf peut-être en 74 où le Maroc de Belmejdoub avait perdu 4 à 1 en Zambie, 3 à 0 au Zaïre (mais on sait dans quelles conditions scandaleuses) et que, après avoir battu la Zambie 2-0 à Tétouan, le Maroc avait refusé de recevoir au match retour le Zaïre estimant qu'il n'avait pas à jouer avec des tricheurs qui achetaient tous les arbitres du continent. Mais en 78, c'est aux penaltys en match-retour à Tunis que le Maroc de Faras quittait la scène, et puis, ce fut en 1982, le dernier match avec le Cameroun perdu à Kénitra pour laisser éclore une génération camerounaise dorée. En 1986, on a été qualifié, en 1990, on a commis les mêmes erreurs qu'aujourd'hui, (pléthore de joueurs et changements de coaches) et voilà 94 et les USA avec Louzani qui fait tout le boulot et Blinda qui ramasse le gâteau, 98, tout le monde s'en rappelle avec Henri Michel, et puis, il y a 2002 et 2006 où l'on se fait effacer à chaque fois d'un rien (goal avérage ou bévue énorme face à la Tunisie, on ne reviendra pas là-dessus). Mais là, pour 2010, il n'y a pas photo, on est nuls, bons derniers du groupe, du jamais vu. Il reste un match, un seul pour sortir la tête haute de ce foutu gâchis, ce serait de battre le Cameroun à Casa le 10 novembre prochain. Comme ça pour la gloire,pour dire qu'on est là, qu'on n'est pas mort et que tout cela n'a été qu'un cauchemar dont on va se réveiller pour retrouver une équipe nationale performante. Et puis, du même coup, quel mauvais tour on jouerait à ce soi-disant « indomptable » Cameroun s'il était battu au Maroc pourrait ne pas aller au Mondial si le Gabon venait à gagner face au Togo. Le Gabon au Mondial grâce en partie au Maroc, avouez que ça ferait bien dans le tableau. Et puis, ce ne serait que justice, car comme on a déjà dû le dire ici, sans la mort du président Bongo et le report du match Gabon-Cameroun, jamais peut être, les Camerounais n'auraient été leaders du groupe en jouant à Libreville avec l'équipe qu'ils avaient au mois de juin et qui marchait à peine face au Maroc à Yaoundé. Il faut se rappeler de tout cela et faire le boulot le 10 novembre prochain. Il y va de notre honneur, on a besoin de gagner pour aller en Angola. Alors, à tous ceux qui ont la responsabilité du onze national de ne pas désarmer et d'aller jusqu'au bout en oubliant l'amertume et la déception.