Les commerçants grossistes du marché de gros des œufs, Biyada, de Casablanca le plus grand marché d'œufs au niveau national, maintiennent leur sit-in du mardi 13 octobre. Dans un communiqué de leur syndicat affilié à l'Union générale des Entreprises et Professions (UGEP) le bureau appelle tous les marchands à se présenter au marché Biyada à six heures du matin le mardi 13 octobre mais sans ouvrir leurs commerces ni exercer aucune activité commerciale. Une réunion au marché se tiendra jusqu'à dix heures du matin. Ensuite les marchands se déplaceront à la place Mohammed V devant la porte du tribunal de première instance de Casa-Anfa où un sit-in commencera de dix heures trente du matin jusqu'à 13 heures. Le syndicat indique que la grève et le sit-in se justifient du fait que ni les autorités locales ni la justice n'ont montré de réelle volonté d'ouvrir une enquête sur « les faits de falsification ayant entaché les procédures de la vente aux enchères de la propriété Nicolas ». « Au contraire ce que nous avons ressenti c'est une collusion de certaines sphères au profit de la société Najmat Albinaa dans l'objectif de raser le marché » lit-on dans le communiqué du syndicat. Ce dernier s'interroge sur la façon qu'il juge troublante dont les autorités locales et sécuritaires ont agi pour le traitement de l'affaire de « l'incendie volontaire » intervenu le 3 octobre dans le dépôt situé dans la propriété Nicolas. Sans l'intervention rapide des pompiers, l'incendie se serait propagé rapidement et le marché de gros des œufs de Casablanca aurait serait parti en fumée. Rappelons que les commerçants du marché Biyada rassemblés au sein du syndicat affilié à l'Union Générale des Entreprises et Professions (UGEP) avaient été surpris l'année dernière par des procédures d'évacuation devant la justice introduites par un nouveau propriétaire de la propriété Nicolas d'une superficie de 3089 m2, propriété qui héberge les commerçants du marché de gros et quelques commerces de gros de droguerie tous locataires depuis des dizaines d'années. En cherchant à savoir ce qu'il en est des procédures d'évacuation les commerçants découvrent avec stupéfaction des irrégularités et des falsifications dans la procédure de vente aux enchères du terrain. Ce dernier avait fait l'objet de vente pour raison d'endettement de l'ancien propriétaire vis-à-vis du fisc. Les marchands, par le biais de leur syndicat, portent plainte à tous les départements, autorités locales et justice demandant l'ouverture d'une enquête transparente. Des dossiers contre le nouveau propriétaire sont déposés, notamment dossier en cours devant le tribunal de première instance de Casablanca numéro 1178/21/09. Dans ce dossier les commerçants remettent en question les « procédures irrégulières et suspectes » qu'avait connu la vente aux enchères de la propriété Nicolas, vente échue à la société Najmat al-Binaa. Celle-ci après s'être adjugé la propriété Nicolas, n'a eu de cesse d'entamer de procédures d'évacuation des commerçants. Ceux-ci ont réagi en introduisant des plaintes pour arrêter la procédure d'expulsion comme ils ont introduit une requête de saisie conservatoires sur la propriété en question au titre foncier 927/C d'une superficie de 3089 m2. Des travaux entamés par le nouveau propriétaire en vue de créer une situation de fait accompli avant que le prononcé de la décision de justice sur le dossier en cours n'ait eu lieu, ont poussé les commerçants à porter une plainte au wali du Grand Casablanca en date du 2 octobre.