La salle couverte du complexe sportif Mohammed V de Casablanca vient de porter bonheur à l'équipe révélation du basket marocain Majd de Tanger, la formation la plus jeune du championnat 2022/23. En effet, les Tangérois, qui ont à peine cinq ans d'existence, ont remporté une double victoire en coupe du Trône chez les dames et chez les messieurs en s'imposant avec facilité face à Nador et face au FUS de Rabat.
Dans les deux sections, la barrière des quinze points était dépassée et d'un côté comme de l'autre, la qualité des rebonds aussi bien défensifs qu'offensifs, l'adresse dans les tirs à l'exception des triplets qui étaient peu nombreux, les contre attaques et la bonne occupation du terrain étaient des atouts qui ont fait de Majd un grand champion de coupe.
Le plateau présentait l'évolution de trois écoles : marocaine chez les filles, française au FUS et américaine au club du détroit.
Les dirigeants de Nador, de l'AS Salé et du FUS, malheureux finalistes, ont reconnu la supériorité de l'adversaire. Comme dans toutes les finales de coupe du Trône, qui attirent un grand nombre de spectateurs, il y avait une fête grandiose au stade de la capitale économique où l'attachement des marocains à leur roi et au trône était manifeste et l'hymne national chanté donnait la chair de poule pour des sportifs qui aiment leur pays. Malheureusement, le spectacle offert dans les tribunes donnait beaucoup à réfléchir : Majd de Tanger n'avait pas de public. A l'exception du drapeau du club rbati, les couleurs « majdiennes » étaient absentes. Pourquoi, les Tangérois boudent-ils cette jeune équipe d'avenir ? Ils pensent que c'est l'IRT qui représente la ville. Chauvinisme, manque de fair-play et de sportivité et Majd où joue-t-il et ces deux trophées gagnés vont bien sûr à Tanger où les autorités locales et les représentants des corps élus fêteront l'évènement avec joie. A vrai dire, en basket, la capitale du Détroit est représentée par l'IRT et par Majd. Le côté positif de cette double finale consistait aux retrouvailles de la belle époque du basket marocain : on retrouvait avec plaisir quatre grands ex internationaux : Bahid président de Majd, Kajaj entraineur de Majd, Benkhadouj manager de Nador et Khalfi meneur du jeu du FUS en dépit de son âge. Tous avaient fait les beaux jours de l'IRT de la Salle Badr. Le mérite de la victoire finale revient sans aucun doute à la grande volonté de deux hommes tangérois Fahd Bahid et Ahmed Kajaj qui ont donné une bonne leçon de gestion à tous les dirigeants de toutes les équipes tangéroises. Ils ont montré que l'argent ne faisait pas toujours le bonheur. Pour ces deux « enfants » de l'IRT, le jargon arabe est le suivant : la volonté fait écrouler les murs. « Tant que nous voulons, nous pouvons », disent-ils. A cette occasion, il est impératif de rappeler aussi l'un des anciens présidents de Majd, Abdeslam Chebaa, actuellement premier mandataire de l'IRT, un homme qui a beaucoup dépensé pour la survie du Club.