La Croatie est toujours en course pour décrocher son premier titre après avoir dominé les Pays-Bas (4-2 a.p.) en demi-finale de la Ligue des nations, surmontant une égalisation à la dernière seconde du temps réglementaire, mercredi à Rotterdam. Un mental de fer. Pas abattus par le but de Noa Lang (90+6), les «Vatreni» (les «Ardents») ont repris l'avantage en prolongation par Bruno Petkovic (98), puis sur un penalty de Luka Modric (116 s.p.). Ils joueront dimanche contre l'Italie ou l'Espagne (NDLR : Ils se sont affrontés jeudi à Enschede), pour décrocher enfin l'or, après l'argent (2018) et le bronze (1998, 2022) mondiaux. Le sélectionneur Zlatko Dalic voulait «une médaille», il est sûr d'en ramener une, la troisième pour lui, en poste depuis 2017, mais cette fois son capitaine Modric aimerait soulever la coupe. Le génial meneur de 37 ans (165 sélections, 24 buts), qui vit peut-être ses derniers moments avec le maillot à damier (il n'a pas voulu en parler la veille de match), a encore régalé, il a obtenu le penalty de l'égalisation à 1-1, transformé par Andrej Kramaric (55 s.p.). Le joueur du Real Madrid a chipé un ballon mal contrôlé par Cody Gakpo dans sa surface, le meilleur buteurs néerlandais à la Coupe du monde (3 buts) n'a pas vu Modric et l'a accroché. Le génie croate a aussi délivré une passe d'un extérieur - sa signature - pour Luka Perisic qui a frappé de peu au-dessus (71). Sur le but du 3-2, il a décalé Petkovic, déjà héros du quart de finale contre le Brésil au Qatar, où il avait égalisé à la 117e minute (mental de fer), avant que la Croatie ne s'impose aux tirs au but (1-1, 4 t.a.b. à 2). Enfin il a plié le match sur penalty. Et cette équipe a de l'avenir: si Modric se fait vieux, Luka Ivanousec (24 ans). Le joueur du Dinamo Zagreb qui avait déjà causé pas mal de dégâts dans la défense néerlandaise sur son côté gauche a amené le but du 2-1, attendant patiemment le meilleur moment pour délivrer la passe décisive à Mario Pasalic (73). La victoire a souri à la meilleure équipe, la plus entreprenante aussi. Les Pays-Bas avait marqué par Donyell Malen (34) dans une première mitemps plutôt à l'avantage des blancs à carreaux. Sur ce but «oranje» Malen a été habilement décalé par Mats Wieffer, mais la passe qui a cassé la ligne croate est venue de Nathan Aké, champion d'Europe samedi avec Manchester City. Sur l'égalisation à la dernière seconde, dans le même but où Sylvain Wiltord avait sauvé la finale de l'Euro-2000 l'équipe de France contre l'Italie, Noa Lang a profité d'un cafouillage devant le but de Dominik Livakovic pour trouver les filets et faire rugir la «Baignoire» (De Kuip), où les presque 10.000 supporters croates ont pourtant largement dominé le concours de chants. Mais cela n'a pas suffi, Petkovic, entré pour la prolongation à la place de Josip Sutalo, un défenseur central, a redonné l'avantage aux siens d'une frappe sourde. Sur son tir, Justin Biljow, le gardien du Feyenoord local, titularisé par Ronald Koeman toujours en quête d'un titulaire portier N.1, a semblé impuissant. Mais les «Oranjes» ont aussi un problème d'attaquant en plus de celui de gardien. Lang, éphémère héros «wiltordien», a envoyé dans le petit filet une balle de 3-3 (111), et l'équipe de Koeman s'est procuré trop peu d'occasions. Les Pays-Bas n'avaient plus perdu dans leur antre de Rotterdam depuis le 11 octobre 2000 (2-0 contre le Portugal), ne joueront pas la finale.