Le Parti populaire a l'intention de rétablir l'équilibre entre le Maroc et l'Algérie s'il arrive au pouvoir après les élections législatives anticipées. C'est ce qu'a fait savoir le Vice-Secrétaire général du parti Esteban González Pons. Détails. À quelques jours des élections législatives anticipées en Espagne, la droite rassemble ses forces afin de reconquérir le pouvoir après cinq ans dans les bans de l'opposition depuis le départ humiliant de Mariano Rajoy en 2018. Le Parti populaire, fort de sa victoire aux élections locales, a de fortes de chances de triompher de son rival, le parti socialiste, très affaibli. Les cadres du PP semblent confiants dans leur victoire et donnent l'impression de se préparer à retourner aux commandes en multipliant les sorties médiatiques sur leur programme. En matière d'affaires étrangères, en cas de retour de la droite, il faut s'attendre à ce que l'Espagne revienne à la politique d'équilibre entre le Maroc et l'Algérie, abandonnant ainsi la ligne claire du gouvernement de Pedro Sanchez qui a tranché en soutenant le plan d'autonomie pour le Sahara. C'est ce qu'a insinué le Vice-secrétaire général du parti populaire, Esteban González Pons, dans une interview qu'il a accordée à El Independiente. Pressenti futur ministre des Affaires étrangères en cas de victoire du PP aux élections législatives, Gonzàles a clairement dit que « la première chose que veut le Parti populaire, c'est restaurer sa position en Afrique du Nord ». Allusion faite à la neutralité entre Rabat et Alger. Toutefois, il n'a pas dévoilé le bout du nez en insistant sur la nécessité d'avoir des relations amicales avec le Maroc. « L'Espagne a toujours eu une relation très spéciale et privilégiée avec le Maroc, mais cela n'a jamais été un problème avec l'Algérie. Et maintenant, nous devons retrouver une position en Afrique du Nord qui nous permette d'occuper le rôle que nous jouons traditionnellement », a-t-il indiqué. Le Parti populaire est clairement favorable au rétablissement des relations avec l'Algérie qui a rompu toute coopération avec l'Espagne après le soutien espagnol au plan d'autonomie. Alger, rappelons-le, a suspendu le traité d'amitié et a imposé un blocus commercial contre les exportations espagnoles. Un geste inamical perçu comme un chantage par le gouvernement de Sanchez et l'Union européenne. Le PP semble ainsi déterminé à dégeler la crise avec l'Algérie, en donnant l'impression de refuser de songer aux contreparties que le régime algérien exigerait en échange d'une réconciliation. Sans doute l'Algérie réclamerait-elle un retrait du soutien au plan d'autonomie si elle avait l'occasion. « C'est l'un des héritages que le nouveau Cabinet devra gérer, quel que soit le résultat des élections et des pactes ultérieurs », a poursuivi Gonzàles, qui n'a pas manqué de tacler le Chef de la diplomatie, José Manuel Albares en lui reprochant son tropisme marocain. « José Manuel Albares a été un grand ministre des Affaires étrangères du Maroc », a-t-il lâché. Les déclarations de Gonzàles Pons ne sont que le reflet de ce qu'a répété à maintes reprises le patron du PP, Alberto Núñez Feijóo, qui a promis de reconstruire des liens avec Alger et rétablir les relations commerciales.