Une conférence exceptionnelle a marqué la deuxième journée du Salon International de l'Edition et du Livre (SIEL), qui se poursuit jusqu'au 11 juin. Et pour cause, son animateur n'est autre que l'inventeur marocain Rachid Yazami, qui a traité du thème de la transition énergétique et de l'Intelligence artificielle dans l'école nouvelle. L'espace OLM Souissi a vu converger un public cosmopolite intéressé par les questions littéraires, d'autant que la manifestation offre un programme riche en événements et conférences. L'affluence était à mesure de l'événement, devant les guichets et les stands, et à l'intérieur des salles. Les visiteurs s'attardaient devant les publications de tout genre exposées dans les stands, le pavillon du Québec suscitant particulièrement l'intérêt de par la qualité et la diversité de son offre. Dans un décor dans les règles de l'art, cette deuxième journée a fait la joie de tous les fervents lecteurs qui se pressaient pour découvrir les trésors livresques sans se lasser de sillonner de long en large les allées. Les exposants faisaient montre de beaucoup de bonhomie et de délicatesse pour répondre aux différentes sollicitations éclairant les visiteurs sur différentes aspects des productions exposées. Evénement phare de la journée, la conférence donnée sur le thème de « L'école nouvelle face aux défis de la transition énergétique et de l'Intelligence artificielle », a été animée par le professeur émérite Rachid Yazami et modérée par Salah El Ouadie, Membre du CSEFRS. Rachid Yazami est un chercheur et inventeur marocain, reconnu mondialement en tant que spécialiste des énergies renouvelables. Abordant le thème de la transition énergétique, il a d'emblée souligné que l'avenir est au tout électrique, et donc le Maroc doit anticiper les changements en se focalisant notamment sur le volet de l'éducation et en préparant de nouvelles approches pour l'école nouvelle. Dans ce sens, il a dit « travailler déjà sur les batteries de lithium au Maroc via l'exploitation de l'intelligence artificielle ». Au micro de « L'Opinion », Rachid Yazami a mis en avant la place qu'occupe aujourd'hui l'intelligence artificielle et le défi qu'elle pose, en approchant cette question sous le prisme de son parcours riche et éclectique : « Aujourd'hui, on assiste à une nouvelle révolution, celle d'un Google O Karé, c'est un google intelligent qui regroupe l'information du monde entier. Mais le centre doit être humain, l'approche, c'est qu'on doit investir dans l'humain avant l'artificiel, sans se laisser subjuguer par la technologie. L'intelligence artificielle étant un effet de mode, il faut donc avoir la conviction que l'ordinateur ne sera jamais plus intelligent que l'homme. De ce fait, il faut avoir à l'esprit que la pensée critique pourra vaincre l'intelligence artificielle, puisque le degré de précision et de fiabilité humaine est irremplaçable ». En réponse à une question posée par l'un des invités sur le rôle des compétences linguistiques dans le développement du pays, le chercheur a précisé : « Actuellement, l'anglais se présente comme la langue de l'innovation, elle ouvre aussi une porte sur le monde et aide à communiquer avec les citoyens à l'international. Sauf que d'ici 20 ans, je vous assure que le chinois va s'imposer de plus en plus sur la scène internationale, et sera la langue la plus répandue, au point que les Marocains eux-mêmes devront apprendre à en parler ». Dans une déclaration à « L'Opinion », Salah El Ouadie, membre de Conseil Supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, s'est exprimé sur le rôle attendu de l'école : « Nous travaillons aujourd'hui sur des textes que nous avons reçus pour participer au développement de l'école nouvelle. Le défi qui se pose, c'est de déterminer comment cette école peut interagir d'une façon positive avec ces phénomènes pour garantir une génération bien formée ». La manifestation a porté la marque du dialogue artistique et de l'échange, à travers notamment nombre d'autres conférences dans le pavillon A de la salle. Cette édition, qui met en valeur le Québec, pays invité d'honneur, a comblé les attentes de par la richesse et la variété des contenus présentés, avec le précieux soutien et le concours des éditeurs de livres et libraires dans l'animation livresque et éditoriale.