Le Maroc, à l'instar des Etats du continent et le reste des pays de la planète, célèbre ce jeudi 25 mai la Journée Mondiale de l'Afrique (JMA). Une commémoration qui mobilise autorités locales, corps diplomatiques, ONG et Associations dont celle des Lauréats Etrangers du Maroc (ASLEM) pour des journées de festivité à travers d'une série de manifestations culturelles, culinaires et sportives. Explications avec Makan Doucouré, Président de l'ASLEM. Actuellement, la question de la jeunesse reste une préoccupation de l'UA. Quelle est votre analyse à ce sujet à la veille de la célébration de la Journée mondiale de l'Afrique ?
C'est un point pertinent et toujours d'actualité quand on sait que l'Afrique a la population la plus jeune au monde avec plus de 400 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans. Ce qui exige un accroissement des investissements dans les facteurs de développement économique et social, afin d'améliorer l'indice de développement des pays africains. Pour y faire face, l'organisation panafricaine a élaboré plusieurs politiques et programmes de développement de la jeunesse au niveau continental visant à faire en sorte que le continent tire profit de son dividende démographique.
On peut citer à titre indicatif la Charte africaine de la jeunesse, le Plan d'action de la Décennie de la jeunesse et la Décision de Malabo sur l'autonomisation des jeunes, qui sont toutes appliquées dans le cadre des divers programmes de l'Agenda 2063. Je pense qu'il s'agit-là des politiques à même d'aider les Etats à juguler la problématique de la jeunesse africaine pour contrer le chômage et l'immigration clandestine.
Vous préparez activement le Sommet Africain des Lauréats Etrangers du Maroc. De quoi s'agit-il ?
Il faut dire que les Lauréats, premiers ambassadeurs du Maroc dans leurs pays, s'ils sont mieux intégrés dans la politique de coopération du Maroc sont une chance et un vivier pour renforcer durablement et efficacement cette coopération. C'est dans cette optique que l'ASLEM (Association des Lauréats Etrangers au Maroc) en collaboration avec l'AMCI (Agence Marocaine de Coopération Internationale), dont l'ambition est de créer le plus grand réseau de lauréats étrangers des universités et écoles marocaines autour des objectifs communs de développement du continent, avec le concours de divers acteurs (public, privé), lance le SALEM (Sommet Africain des Lauréats Etrangers du Maroc).
Il s'agit d'une rencontre de compétences formées au Maroc, prêtes à mettre à contribution leurs expériences, expertises et savoir-faire en faveur des relations d'amitiés, de coopération socio-économique et à mettre en place des outils nécessaires à l'atteinte des objectifs de développement que nous nous sommes assignés. En outre, la présence d'une diaspora forte est un atout indéniable pour le développement des relations directes avec les acteurs publics et privés de nos pays respectifs permettant d'accompagner les investissements des opérateurs économiques marocains dans une Zone de Libre Echange Continental Africain (ZLECAF).
Revenons sur la Journée Mondiale de l'Afrique. Que représente pour vous la célébration de cette Journée ? La célébration mondiale de la Journée de l'Afrique, qui est fêtée chaque année le 25 mai pour commémorer la création de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), qui a ensuite évolué pour devenir l'Union Africaine, est généralement axée sur la promotion de l'unité, de la solidarité, de la paix et du développement économique du continent africain.
Elle est également l'occasion pour l'ASLEM de mettre en valeur les compétences africaines formées au Maroc et leurs réalisations dans différents domaines ou secteur d'activité.
Quelles sont les principales déclinaisons des événements pour commémorer la création de l'Union Africaine ? Les événements pour commémorer la création de l'Union Africaine varient d'un pays à l'autre, mais certains événements communs incluent des conférences, des discussions sur l'avenir de l'Afrique, des concerts, des expositions culturelles et des défilés. Il y a également des événements organisés par l'UA elle-même, tels que des discours de dirigeants africains et des cérémonies de remise de Prix. Le Maroc s'inscrit dans cette ligne avec une forte mobilisation.
Un mot sur la thématique retenue ? Comme vous le savez, les Lauréats étrangers constituent un vivier intarissable et la plus importante matière première pour le continent africain. Ces Lauréats Africains du Maroc comptent dans leur rang d'éminentes personnalités parmi lesquelles on peut citer des Chefs d'Etat et de Gouvernement, des Ministres, des hauts cadres, des Ambassadeurs, des investisseurs, des chefs d'entreprises, des experts d'organisations internationales et bien d'autres personnalités, acteurs économiques et politiques dans leurs pays d'origine ou d'adoption (résidence). Leur apport a un impact aussi bien dans leur terre d'accueil que dans les pays d'origines. C'est pourquoi, en prélude à cet évènement phare, ASLEM est convaincue que « la Journée de l'Afrique » serait le cadre idéal pour communiquer sur la nécessité d'organiser le SALEM, qui est une rencontre de compétences formées au Maroc, prêtes à mettre à contribution leurs expériences, expertises et savoir-faire en faveur des relations d'amitiés, de coopération socio-économique et à mettre en place des outils nécessaires à l'atteinte des objectifs de développement que nous nous sommes assignés. Dans ces conditions, quel rôle peuvent jouer les Lauréats étrangers du Maroc dans la coopération entre le Royaume et le reste du continent ? Les Lauréats étrangers du Maroc jouent un rôle très important dans la coopération entre le Royaume et le reste du continent en partageant leur expertise dans divers domaines, tels que la science, la technologie, l'agriculture, la médecine, l'éducation, et bien plus encore. Ils peuvent également aider à renforcer les liens entre le Maroc et les autres pays africains en collaborant sur des projets conjoints et en facilitant les échanges commerciaux et culturels. Ils sont de véritables acteurs dans la coopération Sud-Sud. Qu'en est-il de l'intégration de ces Lauréats ou leur insertion socioprofessionnelle dans leur pays d'origine ? L'insertion socioprofessionnelle des Lauréats étrangers du Maroc dans leur pays d'origine dépend de nombreux facteurs, notamment les politiques gouvernementales, les opportunités économiques et le niveau d'expertise de chaque individu. Cependant, le Maroc et d'autres Etats africains peuvent travailler ensemble pour créer un environnement favorable à l'insertion professionnelle des Lauréats en utilisant leur expertise et leurs connaissances pour stimuler le développement économique et social dans leur pays.
Propos recueillis par Wolondouka SIDIBE
Bon à savoir L'Association des Lauréats Etrangers au Maroc œuvre pour l'épanouissement de ses membres en organisant des manifestations d'ordre culturel et sportif. Pour ce faire, elle multiplie les échanges et les contacts avec les groupements professionnels, les organismes nationaux, régionaux et internationaux dans le but de promouvoir l'image des diplômés formés au Maroc et de valoriser leurs réalisations ou apports sous tous leurs aspects. En outre, l'ASLEM entend mettre en place la possibilité d'aider techniquement nos gouvernements et autres organisations. Dans sa mission, l'Association tisse des partenariats avec toute autre association ou structure qui poursuit les mêmes objectifs. Elle organise et anime périodiquement des rencontres scientifiques et intellectuelles au profit de ses membres (conférences, séminaires, colloques, journées d'étude...). Par ailleurs, ASLEM entreprend et encourage les actions visant à l'amélioration des conditions matérielles de ses membres (entrepreneuriat, recherche d'opportunités d'emplois, parrainage et recherche de stages pour les jeunes diplômés et les étudiants en fin de cycle de formation, etc...).