Les gouverneurs africains auprès du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), ont réclamé, dimanche à Istanbul, le ferme appui des institutions de Bretton Woods à leurs efforts de développement et aux actions menées en vue de relever les défis auxquels sont confrontés leurs économies. Lors d'une réunion avec le directeur général du FMI, M. Dominique Strauss Kahn, à laquelle ont pris part le ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales, M. Nizar Baraka, le wali de Bank Al Maghrib et gouverneur pour le Maroc auprès du FMI, M. Abdelatif Jouahri et le directeur du trésor et des finances extérieures au ministère de l'Economie et des Finances, M. Zouheir Chorfi, les gouverneurs africains ont notamment appelé les deux institutions financières à "rendre leurs mécanismes de financement encore plus réceptifs à l'évolution des besoins de financement, en contribuant en particulier au financement des infrastructures". Dans le "mémorandum 2009" présenté aux dirigeants des institutions de Bretton Woods au cours de cette réunion, tenue en marge des assemblées annuelles du FMI et de la BM, les gouverneurs africains soulignent que "la crise financière que traverse le monde ainsi que la contraction de l'activité économique qui en découle portent un lourd préjudice aux progrès réalisés par les pays du Continent au cours des dernières années en matière de stabilisation et de croissance économique, et de réduction de la pauvreté". "Cette situation aggrave les défis auxquels l'Afrique est confrontée et dont les plus immédiats sont, entre autres, de contenir les effets délétères de la crise mondiale sur la croissance économique et la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), de préserver les progrès âprement acquis des dernières années et de maintenir la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette", affirment les gouverneurs africains. Intervenant à cette occasion, le DG du FMI a indiqué que les politiques économiques poursuivies par certains pays africains ont permis d'avoir des économies résilientes aux chocs et crises, et de dégager des marges financières pour soutenir l'activité économique, soulignant que le Continent a réalisé un taux global de croissance de 4 Pc, en 2009, et atteindra selon les prévision, 5 PC en 2010. M. Strauss-Kahn a toutefois insisté sur la nécessité de changer les politiques économiques adoptées par certains autres pays du Continent en faveur d'une plus grande ouverture sur l'économie mondiale. Abordant les réformes des instruments de prêts accordés par le Fonds, le directeur général du FMI a fait état des efforts importants entrepris pour diminuer et centrer les conditionnalités sur des critères à même de garantir davantage de réussite les projets financés.