Peut-on imaginer une politique de croissance sans l'appui financier de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) ? Conscient des insuffisances notables en matière d'infrastructures, et partant de compétitivité et de potentiel de développement, le FMI a mis en place de nouveaux instruments de prêt, qui sont «désormais plus flexibles et plus concessionnels», selon son directeur général Dominique-Strauss Kahn. Cette nouvelle politique de l'institution de Bretton Woods ambitionne de répondre aux attentes des pays en développement en matière de renforcement des financements de l'infrastructure, du développement du secteur privé, d'accompagnement dans la lutte contre les effets du changement climatique et de l'intégration régionale. Des attentes qui ont été formulées, dimanche à Washington, aux réunions des groupes des gouverneurs arabes et africains auprès de la BM, en marge des réunions de printemps de la BM et du FMI. A noter que le Maroc a pris également part à ces réunions dont «les discussions ont porté sur les aspects relatifs à la nécessité de la poursuite des réformes notamment pour l'amélioration du climat des affaires et la libéralisation du commerce afin de promouvoir la croissance et la création de l'emploi dans le monde arabe», rapporte la MAP. Le ministre de l'Economie et des finances, Salaheddine Mezouar, a souligné que «le contexte post-crise, caractérisé par l'intervention massive des Etats dans l'économie, l'importance accrue des pays émergents dans l'économie mondiale et l'apparition de nouveaux défis, requièrent de la BM un effort d'adaptation dans le sens de plus de réactivité, d'efficacité et de proximité». Les discussions ont également porté sur la consolidation des ressources de la Banque mondiale ainsi que «le renforcement de la participation des pays en développement (PED) dans le processus de prise de décision à la BM et au FMI». Pour atteindre les objectifs de développement, le FMI a mis l'accent sur l'importance de l'investissement public. «Nous avons identifié les principaux facteurs qui ont empêché l'investissement public de jouer pleinement son rôle de soutien à la croissance, à savoir les capacités de planification, la viabilité de la dette, l'efficacité des investissements et leur phasage dans le temps», a souligné Dominique-Strauss Kahn. Après avoir informé les responsables de la BM du cadre macroéconomique général prévalant dans le royaume, en dépit du contexte international défavorable, Zouhair Chorfi, directeur du Trésor et des finances extérieures au ministère de l'Economie et des finances qui conduit la délégation marocaine, a pour sa part mis l'accent sur les perspectives de la coopération au niveau maghrébin et les moyens par lesquels la BM pourrait contribuer à impulser un nouvel élan aux relations économiques entre les pays de la région. A cette occasion, le responsable marocain a souligné que le pays multiplie les initiatives pour renforcer la dynamique maghrébine et reste disposé à examiner et à tirer les enseignements des expériences réussies d'intégration régionale, notamment celle de l'Amérique latine. A noter que les relations du Maroc avec cette institution financière internationale sont actuellement appréhendées à travers un nouveau cadre stratégique de partenariat (CSP 2010-2013). En effet, cinq accords de prêts de plus de 720 millions de dollars, portant sur des programmes de réformes et des projets d'investissement, ont été conclus avec la Banque mondiale. Ce nouvel accord a remplacé la stratégie de coopération qui a prévalu durant la période 2005-2009, ajoute la MAP.