Depuis que le président français avait adressé, publiquement, une invitation à son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, de se rendre à Paris, jamais une visite d'un chef d'Etat dans un pays étranger n'a fait couler autant d'encre et de salive. Après avoir été fixée pour le 3 mai et annulée à la demande de la partie algérienne pour des raisons qui demeurent obscures tant elles n'ont jamais été évoquées et élucidées officiellement et publiquement, cette fois-ci, il semble que les deux parties se seraient accordées sur la date du 16 juin. C'est ce que nous confie une source proche du palais d'El-Mouradia à Alger. La préparation de cette visite, qui durera du 16 au 18 juin, se fait, du côté algérien, sous la conduite du général major Djebbar Mehenna, patron de la Direction Générale de la Documentation et de la Sécurité Extérieure. La bourde de l'invitation de RSF à la réception du 3 mai C'est dans le cadre de la préparation de cette visite que le général-major Djebbar Mehenna a invité le journaliste Khaled Drareni, représentant de l'organisation non gouvernementale Reporters Sans Frontières à la réception offerte par Tebboune aux journalistes algériens et étrangers accrédités en Algérie, le 3 mai, à l'occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse. Une invitation qui s'est faite à l'insu du président Tebboune et du général d'armée Saïd Chengriha, chef d'état-major de l'armée algérienne, selon la même source. Selon un témoin présent à la cérémonie, Tebboune a vu rouge en se trouvant face à face avec le journaliste Khaled Drareni. Il avait du mal à contenir sa rage en recevant des mains du représentant de RSF le courrier que lui avait adressé cette organisation. Un courrier au contenu fort désagréable pour le régime en place. Au cours de la réunion qui a suivi la cérémonie organisée au centre international des conférences, avec une vingtaine de journalistes le président algérien a déversé tout son courroux sur RSF par un langage des plus violents. Ce passage a été censuré avant la diffusion de la conférence de presse. On n'en a retenu qu'un petit extrait dans lequel Tebboune minimisait l'importance de RSF. De son côté, le général Chengriha, le chef d'Etat-major, de l'armée en apercevant Khaled Drareni parmi les invités a quitté les lieux aussitôt la séance photo terminée. Le général Djebbar Mehenna aura à s'expliquer sur cette initiative d'inviter le journaliste qualifié, il y a quelques temps, de « khabarji » (délateur) par Tebboune himself et emprisonné sous le chef d'accusation de « haute trahison. » Une accusation vite abandonnée et le journaliste libéré sous des pressions internationales. Selon nos sources si des mesures devaient être prises à l'encontre du patron de la sécurité extérieure, il faudrait les attendre après la visite de Tebboune à Paris.