Khaled Drareni, ancien correspondant de Reporters sans frontières (RSF) en Algérie avant de devenir représentant de RSF en Afrique du Nord, a soulevé une série d'interrogations après avoir annoncé remettre «une lettre officielle de [s]on organisation au président de la république [algérienne, Abdelmadjid Tebboune, NDLR]» et un «plaidoyer public et institutionnel dans lequel figure une série de demandes et de recommandations en ce qui concerne la situation de la presse en Algérie», en vue de préparer un terrain pour asseoir un débat sur le sujet avec les autorités algériennes. L'Algérie, qui n'a reculé que d'une seule position malgré une année noire pour la presse, se classe à la 135e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023. En ma qualité de Représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Afrique du Nord, je serai porteur aujourd'hui d'une lettre officielle de mon organisation au Président de la république, dans laquelle nous appelerons à la levée des restrictions, à l'arrêt des atteintes et à la... pic.twitter.com/TfHJ9MZhQx — Khaled Drareni (@khaleddrareni) May 3, 2023 Une approche jugée complaisante menée par celui qui a été accusé d'avoir critiqué «la corruption et l'argent» du système politique algérien et d'avoir publié le communiqué d'une coalition de partis politiques en faveur d'une grève générale. Discuter avec un régime qui accuse les militants du «Hirak» et les opposants politiques de semer la discorde, de menacer l'intérêt national et surtout d'être à la solde de «parties étrangères» ? Drôle d'initiative d'autant plus que début janvier, une dizaine de patrons de presse de divers pays, dont le prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov, réunis par RSF, avaient appelé à la libération d'Ihsane El Kadi, poursuivi pour «financement étranger de son entreprise» et condamné dimanche à cinq années de prison dont trois ferme, et à lever les entraves «inadmissibles» visant ses médias. M. Kadi est le principal concerné par la démarche du fondateur du site d'information en ligne Casbah Tribune, qui était lui-même poursuivi pour «incitation à attroupement non armé» et «atteinte à l'unité nationale». Ce dernier a réagi après sa démarche polémique, mais sans convaincre. Je représente une ONG de défense des journalistes et de la liberté de la presse. Quand il y a une opportunité de faire passer un message centré sur cette mission, je la saisis, pour réclamer la libération de nos confrères, Ihsane El Kadi, mais aussi Mustapha Bendjama dont nous... pic.twitter.com/cfSG2aNZaa — Khaled Drareni (@khaleddrareni) May 4, 2023