Les intervenants à la 5è édition des Industry Meeting Days (IMD) ont mis l'accent, vendredi à Tanger, sur l'évolution qu'a connu le secteur de l'Industrie durant les deux dernières décennies, dont la filière de l'aéronautique. Lors d'un panel sous le thème "l'investissement industriel: moteur de l'emploi et de la prospérité économique", tenu dans le cadre de cet événement, organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, à l'initiative d'Industrie du Maroc Magazine, en partenariat avec le ministère de l'Industrie et du commerce, les intervenants ont mis en exergue la qualité des ressources humaines dont dispose le Maroc. Une évolution en nombre, d'abord, grâce aux efforts déployés par les gouvernements successifs qui ont permis de faire passer l'emploi industriel de 300.000 inscrits en 2013 à plus d'un million actuellement, faisant de l'industrie un levier majeur de la création d'emploi au Maroc, selon le secrétaire général du ministère de l'Industrie et du Commerce, Taoufik Moucharaf. Cette force se doit aussi de paver le chemin pour la montée en gamme de l'industrie marocaine, a affirmé M. Moucharaf, ajoutant: "c'est le cas dans le domaine de l'aéronautique ou le Maroc a réussi à s'imposer". Pour sa part, le président du Groupement des industries marocaines de l'aéronautique et du spatial (GIMAS), Karim Cheikh, a indiqué que le Maroc en l'espace de 20 ans est passé d'avoir 4 entreprises travaillant pour la Royal Air Maroc à quelque 140 entreprises fabriquant des pièces pour les constructeurs les plus réputés, relevant que le nombre d'emplois dans ce secteur atteint actuellement 20.000 avec 21 milliards de dirhams d'exports. M. Cheikh a fait savoir que la part de la production marocaine est tellement importante dans ce secteur éclectique que chaque "Airbus" décollant intègre en son sein au moins un élément fabriqué au Maroc, un exploit à inscrire au mérite des ressources humaines locales. Le secteur ne compte pas rester là. Une convention a été signée en 2022 entre le Gimas, l'Amica, la CGEM, le ministère de l'Industrie et du commerce et le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, en vue de former 100.000 ingénieurs et techniciens en fonction des besoins des entreprises, et ce à l'horizon 2025. Une action qui permettra aux entreprises d'avoir des ressources opérationnelles dès le premier jour, selon M. Cheikh. En plus de l'humain, le foncier reste primordial pour assurer une bonne marche au développement industriel. C'est le rôle porté par divers organismes étatiques, dont MedZ et l'Agence spéciale Tanger Med (TMSA). Du côté de Medz, ce sont plus de 2.600 hectares de terrains qui ont été aménagés, a noté le président de son directoire, Mohssine Semmar, relevant que l'une des réalisations les plus emblématiques de la société reste Atlantic Free Zone, qui a réussi en moins de dix ans à attirer plus d'une centaine d'entreprises et à créer 38.000 emplois. Et c'est à Atlantic Free Zone qu'est située à l'usine de fabrication automobile Stellantis ou sont fabriqués des véhicules comme l'Ami, le premier véhicule 100% électrique fabriqué au Maroc, a-t-il poursuivi. Du côté de TMSA, c'est Tanger Med Zones (TMZ) qui prend en charge le développement du foncier industriel. Elle dispose à son actif 2.500 hectares développés et une réserve foncière de 5.000 hectares mobilisables, selon le directeur général de TMZ, Ahmed Bennis, notant que TMZ, à travers ses zones industrielles (dont celle de Tanger Free Zone), accueille 1.200 entreprises, dont 250 équipementiers faisant de Tanger un véritable cluster automobile.