L'arsenal de protection des enfants gagnera en opérabilité grâce à un nouveau guide présenté par la représentante adjointe de l'UNICEF Maroc, Naseem AWL, qui détaille les indicateurs d'identification des enfants victimes de traite des êtres humains dans l'optique du renforcement de l'environnement protecteur de tous les enfants au Maroc. Ce guide est décliné sous forme de recommandations dont l'objectif est de proposer aux autorités compétentes et aux professionnels des repères leur permettant d'identifier les victimes des situations de suspicion de traite d'êtres humains touchant en particulier les enfants et de savoir adopter les bons réflexes lors de toute réaction en termes de protection et de prise en charge. Naseem AWL n'a pas manqué à cette occasion de saluer les efforts déployés par la délégation de l'Union Européenne au Maroc qui poursuit son appui continu à l'action de l'UNICEF en matière de droits des enfants vulnérables au Maroc. Selon elle, cette initiative est une étape très importante qui permet d'orienter les victimes vers les services spécialisés et leur apporter le soutien, la protection et la réparation souhaités. Elle converge ainsi avec la politique publique intégrée de protection de l'enfance et le Plan national de lutte et de prévention contre la traite des êtres humains 2023-2030. Selon l'UNICEF, la traite des êtres humains constitue un crime odieux qui se nourrit des inégalités, de l'instabilité et des conflits. Quelques données rendues publiques par l'organisation, ont d'ailleurs révélé qu'au niveau global, environ 28 pour cent des victimes de la traite identifiés dans le monde sont des enfants. Le nombre exact d'enfants victimes parmi les réfugiés, migrants et déplacés est peut-être plus élevée en réalité, car les enfants, notamment les filles, sont rarement identifiées comme victimes de traite. Peu d'entre eux signalent les abus par peur des trafiquants, manque d'informations sur les possibilités de protection qui s'offrent à eux, ou encore la méfiance à l'égard des autorités, par crainte d'être stigmatisés, si ce n'est pas la crainte d'être renvoyés dans leur pays sans aucune garantie ou avec un soutien matériel limité. Dans le même sillage, la représentante adjointe de l'UNICEF a noté que les droits des victimes doivent devenir la priorité, qu'il s'agisse des victimes des trafiquants, des passeurs ou d'autres formes modernes d'esclavage ou d'exploitation. Et d'ajouter que l'ONU est déterminée à tout mettre en œuvre pour que les trafiquants soient traduits en justice parallèlement à ses actions de soutien aux victimes. Elle a aussi rappelé à l'occasion que les objectifs de développement durable impliquent de mettre un terme à la traite des êtres humains et d'éradiquer toutes les formes d'exploitation et de violence à l'égard des femmes et des filles. Dans la panoplie des dispositifs à mettre en place pour renforcer la protection de l'enfance, elle a évoqué les dispositions à prendre pour assurer une véritable prise de charge judiciaire, médicale et sociale des victimes pour leur assurer des conditions de vie décentes.