Le projet Xlinks entre le Royaume-Uni et le Royaume du Maroc suscite l'intérêt d'une grande entreprise émiratie, en l'occurrence "Taqa", basée à Abu Dhabi. Détails. Taqa est en "pourparlers avancés" pour participer au financement de Xlinks, le projet du câble sous-marin le plus long du monde destiné à transporter l'électricité des centrales de production d'énergie éolienne et solaire du Sud du Maroc vers le Royaume-Uni, d'après des sources médiatiques britanniques.
"Taqa négocie l'acquisition d'une part "significative" du projet évalué à 18 milliards de livres sterling.", apprend-on des mêmes sources.
Un accord pourrait être conclu dans les semaines à venir dans le cadre de la levée de fonds de Xlinks, indique la même source, notant que la startup britannique devrait lever plus de 30 millions de livres sterling de nouveaux fonds lors de sa dernière opération du genre.
Rappelons que Xlinks veut construire un câble sous-marin de 3.800 kilomètres – le plus grand du genre au monde – capable de transmettre suffisamment d'électricité pour alimenter plus de sept millions de foyers britanniques, couvrant 8% des besoins énergétiques du Royaume-Uni.
Le projet transportera 3,6 GW d'énergie verte provenant de 1.500 kilomètres carrés de centrales solaires et éoliennes dans la région de Guelmim-Oued Noun.
Le projet, qui devrait mobiliser 18 milliards de livres sterling pour son financement, a reçu un coup de pouce significatif la semaine dernière lorsqu'il a été qualifié par le gouvernement comme un projet d'intérêt dans son plan énergétique Powering Up Britain.
"Intérêt national vital"
« La sécurité énergétique du Royaume-Uni revêt en effet un intérêt national vital : il en va de même pour l'urgente nécessité de réaliser l'objectif du gouvernement en matière de système électrique net zéro en 2035, et d'éviter tout facteur qui pourrait perturber l'avancement des plans pour assurer la transition vers des sources d'énergie propres et abondantes, d'après ce qu'a déclaré Simon Morrish, directeur général de Xlinks.
Des pourparlers lents avec Whitehall
Le soutien du gouvernement intervient cinq mois après que Sir Dave Lewis, l'ancien directeur général de Tesco, se soit plaint "d'une lenteur frustrante" dans les pourparlers avec Whitehall concernant le soutien au projet. Les propositions ambitieuses de Xlinks pour transporter l'énergie du Sahara au Devon via un câble sous-marin représentent une mission d'ingénierie gigantesque. Le financement du développement intéressera tout d'abord les aspects techniques du travail de Xlinks, avec l'ambition que la liaison puisse fonctionner à pleine capacité d'ici la fin de la décennie. La société a réuni un Conseil d'administration impressionnant qui comprend également Sir Ian Davis, l'ancien président de Rolls Royce Holdings, en tant que directeur non exécutif. La réunion devrait faire avancer les plans pour sécuriser les milliards de livres de financement nécessaires à la construction de vastes installations au Maroc ainsi que des usines britanniques qui fabriqueraient le câble sous-marin nécessaire.
"Risque géopolitique faible" Sir Davis a précédemment déclaré qu'un avantage crucial serait le faible risque géopolitique de Xlinks en raison des relations commerciales séculaires de la Grande-Bretagne avec le Maroc et des ambitions du pays nord-africain de développer le secteur de l'énergie en tant que composante de ses exportations. La société affirme également qu'elle sera en mesure de fournir de l'énergie à 48 £ par mégawattheure, en deçà des prévisions du gouvernement et donc de générer des économies à long terme pour les consommateurs. Elle est également nettement moins chère à ce niveau que l'énergie nucléaire qui devrait être générée par un nouveau parc de centrales électriques en cours de construction au Royaume-Uni pour être opérationnel dans les décennies à venir. Xlinks n'a pas cherché à obtenir un financement direct du gouvernement, mais est en pourparlers avec des responsables pour convenir du prix prévisible qu'un mécanisme de contrat pour combler la différence. Octopus Energy a conclu un partenariat financier et stratégique avec Xlinks l'année dernière, mais celle-ci, par la voix d'un porte-parole, a déclaré que la société n'allait pas commenter "les rumeurs ou les spéculations du marché".