C'est le réseau social qui est en train de ringardiser Facebook, Twitter ou encore Instagram. Depuis peu de temps, TikTok est devenu l'application favorite de la génération Z. Le format des vidéos et sa facilité d'utilisation le rendent addictif, surtout pour cette génération biberonnée au zappage. Et les chi res sont là pour con rmer la tendance. En 2022, les enfants du monde entier (4-18 ans) ont passé en moyenne 1h47 par jour sur l'application, loin devant YouTube, Snapchat ou Instagram. Ce qui rend TikTok si e cace, c'est son algorithme d'une puissance inégalée, capable d'adapter le contenu en fonction des informations personnelles et des habitudes d'utilisation de l'utilisateur. Et c'est là que le bât blesse! L'application est en fait un énorme aspirateur à données, capable de capter les moindres agissements de l'utilisateur sur son téléphone. Ces données sont stockées et traitées dans la plus grande des opacités, puisque personne ne peut cerner exactement ce que fait la maison mère de l'application, l'entreprise chinoise ByteDance, de ces données. Il y a d'abord les soupçons d'espionnage. La Commission Européenne a ainsi interdit à ses employés d'installer TikTok sur leurs smartphones. De plus, deux commissions d'enquête sont en cours autour de l'application. D'abord au Sénat américain, qui a convoqué la semaine dernière le patron du réseau social chinois pour une audition de plus de 5 heures. En France ensuite, qui a mis dernièrement en place une commission d'enquête sénatoriale sur ce sujet. Et puis, il y a les risques pour les mineurs. Il est décevant pour les parents de savoir qu'une application soit aussi intrusive dans la vie de leurs enfants, récoltant des données sans dévoiler les réelles motivations. Plusieurs pays ont imposé un âge minimum requis pour accéder à ces applications, autour de 12 ans, ainsi qu'un contrôle parental strict. Pour l'instant, le Maroc voit les grandes puissances s'affronter dans ce domaine sans oser intervenir. Même la CNDP (Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel), dont la mission est de protéger les données personnelles des Marocains, reste impuissante devant les géants du numérique. Le législateur non plus ne semble pas prendre la question au sérieux, et ne mesure toujours pas le danger qui pèse sur nos bambins. S'il s'avère diffcile d'imposer des restrictions sur ces applications, les autorités devraient au moins chercher à connaître et tracer les données siphonnées par elles.