TikTok est déclaré indésirable aux Etats-Unis. La Maison Blanche vient d'ordonner sa suppression à toutes les agences américaines via son Bureau de la gestion et du budget (OMB). Et pour cause, l'application de vidéos courtes de l'entreprise chinoise ByteDance est désormais considérée comme une menace à la sécurité nationale américaine. L'interdiction de son utilisation a été déjà décrétée par une loi votée fin décembre. C'est sur cette base légale, ratifiée par la présidence américaine en janvier dernier, que base la décision de la Maison Blanche. Ni TikTok ni sa maison mère ByteDance n'ont encore réagi. La seule réaction du côté chinois est provenue de la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.«Les Etats-Unis sont le plus grand pays au monde et ils craignent une application appréciée des jeunes. C'est vraiment un manque de confiance en soi», a affirmé Mao Ning. Et cette dernière d'ajouter : «Nous nous opposons fermement à ce comportement des Etats-Unis qui consiste à étendre de manière démesurée le concept de sécurité nationale, à abuser du pouvoir de l'Etat et à s'en prendre de manière déraisonnable aux entreprises d'autres pays». L'interdiction au sein du gouvernement fédéral américain survient quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, qui a interdit TikTok à son personnel pour «protéger» l'institution. Le gouvernement du Canada a lui aussi annoncé lundi qu'il allait bannir TikTok des appareils mobiles qu'il fournit à son personnel à compter de mardi, évoquant «un niveau de risque inacceptable» pour la vie privée et la sécurité. TikTok fait déjà partie des applications chinoises interdites en Inde depuis 2020. Avec plus d'un milliard d'utilisateurs actifs dans le monde, TikTok pointe à la sixième place des plateformes sociales les plus utilisées, selon le dernier rapport de We Are Social sur l'évolution du numérique, publié en janvier. TikTok avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d'utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes. Mais le groupe nie tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.