S&P Global Ratings maintient la notation du Maroc à «BB+ », avec une perspective stable. Mais, l'agence s'attend à ce que les réformes économiques et budgétaires permettront au Maroc une croissance plus inclusive, qui pourrait miser davantage sur les investissements privés nationaux et internationaux, indique S&P Global Ratings dans une mise à jour publiée vendredi. Dans ce sillage, l'agence prévoit que « le PIB par habitant augmentera, mais restera inférieur à ses pairs ». Selon Standard & Poor's Global Ratings, le PIB devrait augmenter de 3,5% en 2023 et de 3,4% par an en 2024-2026. L'augmentation du PIB à 3,5% en 2023 sera soutenue « par un rebondissement de la production et les performances affichées par les principaux secteurs du pays orientés vers l'exportation tels que le tourisme, le phosphate et l'industrie automobile et aérospatiale », explique-t-on. Par ailleurs, d'ici 2026, la dette publique Maroc pourrait augmenter pour atteindre 65 % du PIB, dépassant de loin les niveaux d'avant la pandémie, révèle-t-on.
Perspectives...
« Nos perspectives stables sur le Maroc reflètent nos attentes par rapport aux réformes structurelles en cours qui auront pour effet de soutenir la croissance économique et de contribuer à contrebalancer les pressions externes et budgétaires », lit-on dans la source.
« Même si nous prévoyons que le PIB par habitant atteindra près de 5 000 dollars en 2026, ce chiffre demeure faible par rapport aux autres pays. Selon nos prévisions, l'inflation ralentira progressivement à 4,5% en 2023 et 2% d'ici 2026 », poursuit-on.
L'économie marocaine s'est heurtée à plusieurs obstacles, et a été touchée par plusieurs chocs régionaux et mondiaux au cours des deux dernières décennies tout en maintenant l'accès au financement interne et externe.
Pour S&P Global Ratings, le faible revenu par habitant du Maroc met en évidence des faiblesses structurelles, notamment une grande économie informelle, des inégalités de revenus entre les régions les plus développées et les moins développées avec un taux de chômage élevé.
L'agence note toutefois l'engagement du Royaume dans « une refonte complète du système de sécurité sociale pour étendre la couverture des soins de santé ».
Le pire scénario ...
Le pire scénario envisageable serait que les défaillances économiques et externes s'élargissent au Maroc, mettant la pression sur l'économie du pays, qui aurait besoin d'un financement sensiblement accru. De même pour le « rendement budgétaire » qui pourrait être source de déception, s'il ne répond pas aux attentes de l'agence. Autant de points qui, pris dans leur ensemble, peuvent impacter la notation du Maroc.
Le meilleur scénario...
Le Maroc pourrait remonter sa note en mettant en œuvre avec « une rapidité espérée » sa politique de consolidation budgétaire, qui contribuera pour sa part à une baisse de la dette nette des administrations publiques par rapport au PIB, alors que la croissance économique reste robuste.