L'agence de notation S&P Global maintient la note souveraine du Maroc à BB+ avec des perspectives stables. Pour cette évaluation, l'agence s'est basée sur les programmes de réformes structurelles déjà entamés, et le profil de croissance économique solide du pays. S&P Global Rating vient de confirmer, pour la deuxième année, la note BB+ pour le Maroc avec des perspectives stables. Pour cette évaluation, l'agence de notation américaine s'est appuyée sur les programmes de réformes structurelles déjà entamés, et le profil de croissance économique solide du pays, permettant ainsi de contribuer à la réduction progressive des déficits jumeaux. Dans ce sens, S&P Global Rating, dans un récent rapport, évoque quatre principales actions. D'abord, l'allègement de l'impact des pressions inflationnistes sur la population à travers la suspension des droits de douanes sur le blé et la mise en place d'un dispositif de soutien aux professionnels du secteur du transport routier, ainsi que le plan de soutien au secteur agricole. La 2ème action est relative à la généralisation du système de protection sociale. Quand à la 3ème action, il s'agit de la réforme du système fiscale. Enfin, la 4ème action concerne la nouvelle charte d'investissement qui encourage les investissements dans les énergies verte, la digitalisation et la modernisation. Sur le plan économique, l'agence de notation internationale apprécie la bonne performance des exportations, du secteur touristique, des transferts des MRE, des investissements directs à l'étranger, du niveau des réserves de change et la structure du portefeuille de la dette. Elle prévoit, à cet effet, une croissance moyenne de 1,4 % en 2022, après avoir rebondi de 7,9 % en 2021.
Croissance, inflation, sécheresse
La sécheresse de cette année qui a fait chuter la production céréalière de 67 %, la hausse des prix des matières premières et un ralentissement économique en Europe sous-tendent les perspectives de croissance relativement faibles pour 2022, indique S&P Global Rating. L'agence table aussi sur une croissance moyenne de +3,4% entre 2023 et 2025. L'agence de notation prévoit aussi une inflation moyenne de 5,9% en 2022, et 2% à l'horizon 2025. Si elle n'est pas gérée correctement, la hausse de l'inflation pourrait "intensifier" les pressions sociales à mesure que le pouvoir d'achat national se détériore, affirme S&P. Présentant l'état actuel de l'équilibre interne du Maroc, S&P met en évidence la dépendance du Maroc vis-à-vis des importations d'énergie. Le pays est un « importateur net d'énergie », le pétrole et le gaz représentant environ 15 % des importations, souligne l'agence. La dépendance du Maroc vis-à-vis des importations céréalières – 5 % des importations totales, dont 15 % proviennent de l'Ukraine – le rend tout aussi vulnérable aux fluctuations des prix des produits de base, ajoute la même source. Malgré tout, S&P Global Rating estime que la reprise dans des secteurs clés de l'économie, tels que le secteur du tourisme, pourrait potentiellement amortir l'impact en maintenant des réserves de devises à des niveaux convenables pour couvrir la hausse du coût des produits alimentaires et énergétiques et maintenir le déficit commercial gérable. S&P fait remarquer, par ailleurs, que le faible PIB par habitant figure également sur la liste des problèmes structurels au Maroc. Actuellement, le PIB par habitant du Maroc est inférieur à 4 000 dollars, inférieur à celui de ses pairs, et entraîne de grandes disparités de revenus entre les régions les plus développées et les moins développées du pays. Le chômage pose également un défi de taille pour le Maroc, car il touche principalement les jeunes du pays. Selon les prévisions de S&P, le chômage devrait atteindre en moyenne 11 % à la fin de 2022.