Le Président du Kenya, William Ruto, a accueilli, mercredi, Mohamed Limam, représentant du polisario à Nairobi, qui lui a présenté sa lettre de créance. Une procédure protocolaire, mais qui suscite beaucoup d'interrogations, surtout que Ruto a affiché son intention d'améliorer les relations avec le Maroc. Un mois après avoir eu des entretiens « fructueux » avec le Chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, en marge de leur participation au Sommet "Dakar2", au Sénégal, le président du Kenya, William Ruto a accueilli, mercredi 1er mars, le nouveau représentant du front du polisario à Nairobi, et les ambassadeurs de plusieurs pays, qui lui ont présenté leurs « lettres de créance ».
Un accueil protocolaire, mais qui pourtant suscite moult interrogations, surtout que les deux pays affichent de plus en plus d'affinités et partagent une sympathie mutuelle depuis l'arrivée du nouveau président au pouvoir. Ruto, qui tout juste après sa cérémonie d'investiture a semé la zizanie, suite à un tweet annonçant que Nairobi va rompre les liens diplomatiques avec le front séparatiste, dont le chef, Brahim Ghali, a été présent lors de ladite cérémonie. «Le Kenya annule sa reconnaissance (...) et prend des mesures pour réduire la présence de cette entité dans le pays», avait-t-il écrit noir sur blanc, le 14 septembre dans un tweet aussi vite supprimé, pour des raisons méconnues, puis remplacé par une deuxième publication spécifiant que le Kenya soutient le cadre des Nations Unies en tant que mécanisme exclusif pour parvenir à une solution politique durable et permanente au différend sur la question du Sahara. Quelques heures, plus tard, le président s'est montré plus «prudent» lors d'une interview accordée à la chaîne « France 24 », en déclarant que «la position du Kenya a toujours été et continuera d'être celle des Nations Unies».
Un rétropédalage, que plusieurs expliquent par des pressions internes conduites par des lobbies mobilisés par les ennemies du Royaume, dont le régime des généraux algériens. Mais en dépit de ce positionnement flou sur l'affaire du Sahara, il est de notoriété publique que le nouveau président Ruto compte renforcer les liens entre Rabat et Nairobi, qui autrefois manigançait l'Algérie contre les intérêts du Maroc au sein de l'Union Africaine (UA). Dans une interview accordée à l'Opinion, Orlando Simba, membre du Congrès panafricain du Kenya, présidé par la fille du président William Ruto, a noté que les messages positifs envoyés par le leader Kenyan sont forts. «La fille du président Ruto s'est rendue au Maroc et avait pris part au Forum «Medays». C'est un message fort que le Kenya s'intéresse au Maroc et à tisser davantage de liens avec lui », a-t-il indiqué, ajoutant qu'il faut capitaliser sur cette volonté pour aller de l'avant.
Rappelons que selon des médias locaux, Nairobi, qui est actuellement représentée au Maroc par un simple Consulat Honoraire, envisagerait d'ouvrir prochainement une Ambassade. Celle-ci devrait être accompagnée par une Chambre de Commerce commune de sorte à hisser la coopération commerciale qui tourne autour des 256 millions de dirhams à un niveau supérieur.