Le Maroc a répondu aux trois exigences nécessaires pour la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, a indiqué, lundi, le chercheur du Policy Center For The New South (PCNS), Mustafa Razrazi. Dans une analyse publiée par le centre à l'occasion de la journée internationale de la prévention contre l'extrémisme violent conduisant au terrorisme, Razrazi a expliqué que la première exigence concerne le développement de la performance des organes sécuritaires, comme la création du Bureau central d'investigation judiciaire (BCIJ) en 2015, sans oublier le développement d'un arsenal juridique capable de répondre aux différends défis liés à ces pratiques.
Il ajoute que la deuxième exigence concernait la prévention, à travers la restructuration de la champ religieux, la formation des imams et des acteurs religieux, l'organisation des mosquées et du travail caritatif, et le suivi de l'émission de l'avis consultatif, tout en révisant les programmes d'enseignement religieux et en régulant le secteur des médias. La troisième exigence concerne la déradicalisation au sein des prison, notamment des personnes rapatriés depuis les zones de tension, indique l'auteur, soulignant que plusieurs programmes de réhabilitation ont été développés à cette fin, dont le programme "Moussalaha". Rezrazi a noté que ledit programme, qui a clôturé sa cinquième année compte parmi les efforts consentis par le Maroc dans le processus de réhabilitation et de réintégration, a ajouté le chercheur, notant qu'il est le résultat de nombreux efforts réalisés par la délégation générale à l'administration pénitentiaire (DGAPR) avec ses partenaires.
Le programme était mis en œuvre par la délégation, la Rabita Mohammedia des Oulémas, le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), le ministère de la Justice, la présidence du Ministère public, le Conseil suprême de la magistrature, la délégation interministériel aux droits de l'Homme, et le ministère des Habous et des Affaires islamiques, et la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, ainsi qu'avec d'autres experts en intégration socio-économique, en accompagnement et en psychothérapie, indique Rezrazi. Le chercheur a conclu que pour mener à bien le processus d'accompagnement, y compris pour tous les rapatriés des zones de tension, il faut de toute urgence redoubler les efforts pour couvrir la phase post-arrestation, ou pour accompagner ces personnes sans les criminaliser, en particulier les enfants et les femmes. La journée internationale pour la prévention de l'extrémisme violent qui conduit au terrorisme est l'occasion de sensibiliser l'opinion publique aux dangers de ce fléau et à l'importance de développer la coopération internationale pour y faire face.