Récemment aménagés pour hisser Rabat au rang des grandes métropoles mondiales, les allées et les trottoirs de la Corniche de la capitale connaissent un délabrement « en silence », suscitant du coup l'inquiétude des Rbatis et des interrogations s'il s'agit d'un problème d'aménagement ou d'entretien. Depuis quelques jours des photos montrant des fissures sur les trottoirs de la corniche de Rabat, tout au long de la route côtière ont fait le tour de la Toile, suscitant ainsi l'inquiétude des Rbatis concernant « un séisme silencieux» qui frappe la belle corniche de la capitale.
Lors d'une visite de terrain, le constat de la dégradation du lieu était clair à vue d'œil, les revêtements se sont scindés en deux, des fissures profondes de plusieurs mètres y sont apparues compliquant les randonnées des visiteurs et des habitants des environs du lieu.
« Nous avons l'habitude de venir faire de la marche tout au long de la corniche, mais depuis quelques semaines, nous étions étonnés de voir une telle dégradation du lieu en l'absence d'une attention de l'autorité concernée », nous a indiqué Mohamed, habitué de la corniche de la capitale, ajoutant : « La situation des trottoirs a commencé à se détériorer petit à petit jusqu'à ce qu'il soit devenu difficile pour nous d'y faire un passage ; pour les personnes en situation de handicap, la situation est encore plus compliquée. Chose qui va certainement faire fuir les riverains et les touristes qui viennent chaque jour profiter du lieu», observe le jeune homme rbati.
A l'heure où certains députés attribuent la responsabilité de ces dégradations à la société « Rabat Aménagement » qui a été chargée de superviser le projet d'aménagement de la corniche, dans le cadre du programme intégré de développement de la ville de Rabat (2014-2018), nous avons tenté de joindre les responsables sur place sans avoir un retour jusqu'à l'écriture de ces lignes.
Pour sa part, Mohamed Semmar, directeur du patrimoine historique et archéologique à la société que nous avons pu joindre par téléphone, n'a pas manqué d'exprimer son regret quant à la situation de la corniche. « Mon avis en tant que citoyen est clair. Mais je ne peux pas faire des conclusions vu que ça ne fait pas partie de ma compétence. On ne sait pas si le passage de la corniche a été bien fait au début, ou s'il y avait des problèmes de dégradation suite au flux violent de l'océan qui est juste à côté, ou encore si les travaux d'aménagement ont été fait de manière provisoire... Il faut vérifier cela en procédant à un diagnostic préalable pour pouvoir identifier ce qui s'est passé », souligne le responsable.
Face à ce constat, les explications restent multiples. Certains observateurs attribuent la dégradation des allées et les trottoirs de la corniche aux circonstances dans lesquels se sont passées les travaux d'aménagement, surtout que certaines phases du projet ont été faites pendant la nuit pour pouvoir les achever dans les meilleurs délais possibles. Ce qui laisse dire, selon eux, que le travail a été fait dans la précipitation au détriment de la qualité. Résultat, fissures et dégradation inquiétante du site vitrine de la capitale.
Mené par la Wilaya, l'Agence du Bouregreg et la société Rabat région aménagement avec une enveloppe budgétaire de 300 millions de dirhams, le projet a concerné une superficie de 330 ha comprenant la réalisation d'une corniche le long de la double voie, mais aussi des projets touristiques, sportifs et environnementaux.