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Rabat dans tous ses états
Les quatre plaies qui saignent la capitale du Royaume
Publié dans L'opinion le 10 - 05 - 2012

Il y a quelques années lorsqu'étaient lancées les chantiers d'aménagement de la vallée du Bouregreg et de la corniche de Rabat, on s'était dit que de grandes choses se préparaient pour la capitale du Royaume et que les promesses d'une métamorphose vers une cité moderne résolument tournée vers l'avenir allaient enfin se réaliser. Une ambition légitime surtout depuis que le tram circule dans les artères de la capitale. Aujourd'hui, le désenchantement est là, car les espoirs se sont évaporés. En effet, les attentes des habitants de la capitale sont exaspérées par une inertie durable et par une multiplication de désagréments qui affectent la qualité de vie des Rbatis. Il y a des transports en commun à plusieurs vitesses et surtout la mise en service du tram qui n'a pas tenu toutes ses promesses, car de nombreux quartiers ne sont pas desservis.
Il y a aussi une circulation anarchique qui asphyxie la ville avec tout un cortège de formes d'incivismes. Il y a aussi une catastrophique collecte des ordures qui se traduit par une malpropreté indigne d'une capitale. Il y a également l'invasion des diplômés chômeurs sur l'avenue et l'intrusion des vendeurs ambulants sur les trottoirs. De ce point de vue, Rabat ressemble de plus en plus sur certains aspects à un vulgaire patelin de campagne !
Cette situation méprise la qualité de vie et l'image de marque de la capitale
Une mise à niveau s'impose afin de garantir le droit des Rbatis à un environnement sain, à des quartiers propres et à des transports en commun de qualité.
1 - Collecte des déchets et malpropreté
Le verdict est sans appel : Rabat est une capitale malpropre. Non seulement la collecte des ordures pose problème, mais les bennes ordures ont causé un désagrément quotidien pour l'hygiène et la salubrité publique. Face à la faillite de la gestion déléguée, des solutions s'imposent.
2 - Dégradation de la qualité des transports en commun
Désordre et anarchie sont devenus habituels chez les citoyens qui n'ont pas d'autre choix que de prendre le bus pour se rendre à l'heure à leur lieu de travail.
Si les habitants de Salé sont en partie épargnés par cette anarchie en raison du Tram, les autres quartiers de Rabat demeurent défavorisés en raison d'un réseau d'autobus mal en point et à plusieurs vitesses. Une situation qui méprise le droit des habitants de la capitale à des transports en commun de qualité.
Le raz le bol des usagers des autobus est légitime et leur colère compréhensible car cela fait déjà un moment que beaucoup éprouvent énormément de difficultés afin de rejoindre leur travail et retourner à leur domicile dans des conditions décentes et respectables.
L'arrivée en grande fanfare du fameux transporteur de renommée internationale n'est plus qu'un lointain souvenir, car, encore une fois, Les espoirs placés dans la gestion déléguée de ce secteur se sont évaporés révélant un marché de dupes voire une faillite déclarée car rien de nouveau ne pointe à l'horizon . En effet, les clauses mentionnées dans le contrat n'ont pas été respectées et l'offre de la flotte de bus proposée est en deçà des promesses et des attentes. Résultat des courses : les autobus qui sillonnent la capitale aujourd'hui ne répondent pas aux besoins, ce qui fait que les usagers se sentent lésés. On aura beau montrer du doigt les transporteurs clandestins qui sévissent tels des requins de la route et profitent sans vergogne et sans foi ni loi des citoyens, surtout en période de grève où ils doublent, voire triplent leur tarif, mais en même temps ces clandestins, faute de mieux, rendent énormément service aux Rbatis.
Si les problèmes des grands taxis doivent être réglés d'une manière objective et équitable, la question des transports en commun dans la capitale du Royaume exige des solutions urgentes et durables car les Rbatis, du moins ceux qui n'ont pas les moyens et qui n'habitent pas sur le trajet du Tram, méritent et ont droit à un transport en commun de qualité qui respecte la dignité des citoyens et leur rend service de manière décente.
La mise à niveau des petits et grands taxis dont le parc est devenu vétuste, l'élargissement des lignes du Tram vers les quartiers à haute densité et la garantie d'autobus de la même qualité sur toutes les lignes sont devenus une exigence citoyenne à ne pas mépriser afin de prévenir d'éventuels incidents et parfaire la modernisation de la capitale du Royaume selon les normes et standards internationaux.
Il est grand temps de trouver les solutions adéquates car le malaise a trop duré.
3 – Invasions sur la voie publique
Si les habitants de Rabat ont longtemps souffert des manifestations des diplômes chômeurs qui ont monopolisé les grandes avenues et entravé la circulation, gênant les piétons et les commerçants, aujourd'hui depuis plus d'un an les vendeurs ambulants ont envahi les trottoirs des principales avenues profitant du fait que les forces de l'ordre les laissent désormais en paix . Les responsables communaux qui avaient décidé de la fermeture du grand marché du dimanche où se rassemblaient tous les ambulants, doivent rendre des comptes car ils auraient du trouver une alternative à ces derniers avant de les abandonner dans la nature . Résultat : Rabat ressemble aujourd'hui à un grand souk de campagne car les frontières entre le rural et l'urbain ont disparu. C'est vraiment navrant et désolant d'en être arriver là !
4 - Une circulation anarchique
Les problèmes de circulation ne sont pas nouveaux. Mais il faut dire que ni l'horaire continu, et encore moins le tram, n'ont permis d'arranger les choses, car certaines artères et avenues de la capitale sont devenues franchement infréquentables et exigent une remise en question profonde du système afin de moderniser la gestion de la circulation à Rabat. Le tram n'a pas contribué à réduire le nombre de véhicules en circulation, comme on l'avait annoncé en fanfare avant son lancement. En même temps, les Rbatis attendent avec impatience la mise en service de nouvelles dessertes vers Hay El Fath, Yacoub El Mansour, Hay Ryad, Témara et Harhoura, car comme le tram s'arrête à Akkari et Hay Karima à Salé, beaucoup ressentent une grande frustration.


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