UN mouvement de grève des grands taxis de la capitale, déclenché hier mardi, a perturbé la circulation dans les grandes artères de la capitale, surtout celles menant vers Témara, Takaddoum, Souissi et Hay Riyad, provoquant un désordre et une anarchie qui sont devenus habi¬tuels chez les citoyens qui n'ont pas d'autre choix que de prendre le bus pour se rendre à l'heure à leur lieu de travail. Ce débrayage qui a duré jusqu'à la mi-journée, en raison des mul¬tiples désaccords entre les grands taxis et les autorités compétentes, dont surtout les places de station¬nement et la fixation de trajets défi¬nis, a provoqué des mouvements de foule dans les stations princi¬pales des bus avec des incidents, de la nervosité et des accrochages comme ceux signalés à Takaddoum et qui ont nécessité l'intervention des forces de l'ordre, qui, à leur tour, ont été prises à partie par des usa¬gers en colère. Si les habitants de Salé sont en partie épargnés par cette anarchie en raison du Tram, les autres quar¬tiers de Rabat demeurent défavori¬sés en raison d'un réseau d'autobus mal en point et à plusieurs vitesses. Le raz-le-bol des usagers des autobus est légitime et leur colère compréhensible car cela fait déjà un moment que beaucoup éprouvent énormément de difficultés afin de rejoindre leur travail et retourner à leur domicile dans des conditions décentes et respectables. L'arrivée en grande fanfare du fameux transporteur de renommée internationale n'est plus qu'un loin¬tain souvenir, car, encore une fois, la gestion déléguée de ce secteur s'est révélée comme une faillite. En effet, les clauses mentionnées dans le contrat n'ont pas été respec¬tées et l'offre de la flotte de bus pro-posée est en deçà des promesses et des attentes. Résultat des courses : les autobus qui sillonnent la capi¬tale aujourd'hui ne répondent pas aux besoins, ce qui fait que les usagers se sentent lésés. On aura beau montrer du doigt les transpor¬teurs clandestins qui sévissent tels des requins de la route et profitent sans vergogne et sans foi ni loi des citoyens, surtout en période de grève où ils doublent, voire triplent leur tarif, mais en même temps ces clandestins, faute de mieux, rendent énormément service aux Rbatis. Si les problèmes des grands taxis doivent être réglés d'une manière objective et équitable, la question des transports en commun dans la capitale du Royaume exige des solutions urgentes et durables car les Rbatis, du moins ceux qui n'ont pas les moyens et qui n'habitent pas sur le trajet du Tram, méritent et ont droit à un transport en commun de qualité qui respecte la dignité des citoyens et leur rend service de ma¬nière décente. La mise à niveau des petits et grands taxis dont le parc est devenu vétuste, l'élargissement des lignes du Tram vers les quartiers à haute densité et la garantie d'autobus de la même qualité sur toutes les lignes sont devenus une exigence citoyenne à ne pas mépriser afin de prévenir d'éventuels incidents et parfaire la modernisation de la capi¬tale du Royaume selon les normes et standards internationaux. Il est grand temps de trouver les solutions adéquates car le malaise a trop duré.