Voilà un projet qui traîne depuis une trentaine d'année. Les études succèdent aux études et les Rbatis ne voient rien se concrétiser sur le terrain. Pendant tout ce temps, la ville tournait le dos à sa façade maritime. Bien pire, cette zone est devenue au fil du temps une zone dépotoir où on a délocalisé toutes les activités dévalorisantes : cimetières, casernes militaires, bidonvilles, abattoir, marché de gros des légumes, rejets des égouts ....Cette situation surprenne la plupart des observateurs étrangers qui ne comprennent pas pourquoi une capitale comme Rabat, dotée d'atouts naturels et historiques, peut avoir un littoral si négligé et laissé à l'abandon. Vers 2007, avec l'arrivée de l'investisseur Khaliji EMAAR, un début d'aménagement a commencé, suscitant un grand espoir chez les habitants de la capitale. Mais ces espoirs seront vites déçus. La crise mondiale va enterrer le projet de l'investisseur émirati qui se retire du Maroc en ne laissant que les carcasses de ces enseignes géantes et ses bureaux de ventes fermés. Selon des sources proches de l'Agence urbaine, le projet d'aménagement de la corniche de Rabat est menée actuellement par la Wilaya, l'Agence du Bouregreg et la société Rabat région aménagement qui assure la supervision du programme de l'aménagement urbain intégré de Rabat. Les travaux qui ont déjà démarré, concerneront un rayon de près de 12 km , avec la réalisation d'une corniche le long de la double voie, des projets touristiques sportifs et environnementaux comme la dépollution totale de la façade maritime de Salé à Témara. Sur le plan financier, le coût de ce projet est de l'ordre de 300 millions de DH. Une première tranche de ce projet sur 8 km est en cours d'achèvement : elle concerne le secteur qui va de Harhoura jusqu'aux abattoirs. La voie a été élargie, avec l'aménagement des trottoirs et espaces verts, renouvellement du réseau d'éclairage public, l'aménagement, le long de la mer, d'un couloir pour la promenade, la construction de plusieurs terrains, mini foot, pour les jeunes. Selon l'Agence urbaine, la deuxième tranche couvre une zone de 4 km qui va des abattoirs jusqu'au tunnel des Oudayas. C'est la partie la plus complexe du projet. Car il s'agit non seulement d'élargir la voie, mais aussi et surtout de délocaliser l'abattoir et le marché de gros, d'éradiquer les bidonvilles militaires, de délocaliser les casernes et de transformer l'ancien Hôpital militaire en Grand Palace pour le tourisme international. Ainsi, la Wilaya a déjà procédé à l'acquisition d'un terrain de 60 ha près de Tamesna pour y construire un complexe moderne destiné à accueillir le marché de gros et des abattoirs. Mais d'ores et déjà la physionomie de la corniche de Rabat commence à changer pour devenir un véritable pôle d'animation avec l'ouverture de cafés et restaurants. S.ALATTAR